Le Conseil du patronat du Québec implante son projet visant à favoriser le maintien en emploi des travailleurs de 60 ans et plus, ou leur embauche, avec l’aide d’une subvention de près d’un million de dollars du ministère de l’Emploi.
Au cours d’une conférence de presse, la semaine dernière à Montréal, la ministre de l’Emploi, Kateri Champagne Jourdain, a précisé qu’une somme de 987 289 $ est octroyée à ce projet.
Le projet sur lequel le CPQ travaille depuis plusieurs mois déjà en est un de guide des meilleures pratiques, de service d’accompagnement personnalisé, d’évaluation et de suivi pour les entreprises qui sont intéressées à maintenir en emploi leurs travailleurs de 60 à 69 ans ou à en recruter.
Souvent, il s’agit d’abord de combattre les idées préconçues face aux travailleurs expérimentés. Ensuite, il s’agit de réfléchir aux façons de faire pour les maintenir en emploi ou en recruter : offrir du télétravail, adapter un poste de travail, proposer un horaire à temps partiel, scinder un poste à temps complet en deux postes à mi-temps, offrir de faire du mentorat auprès des plus jeunes employés pour valoriser le travailleur expérimenté, etc.
Il n’y a « pas de solution mur à mur » ; il faut faire un bon diagnostic de la situation dans l’entreprise et trouver des solutions qui lui sont adaptées, a plaidé Karl Blackburn, président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec.
Une vingtaine d’entreprises bénéficient déjà d’accompagnement à ce chapitre et M. Blackburn espère pouvoir y intéresser 90 entreprises.
Pour le moment, certains secteurs d’activité sont privilégiés : restauration et hébergement, commerce de détail, fabrication, construction.
Mais si le projet connaît du succès, M. Blackburn aimerait pouvoir le généraliser aux autres secteurs d’activité.
La ministre Champagne Jourdain souligne que si le Québec affichait le même taux d’emploi que l’Ontario pour cette catégorie d’âge de travailleurs, ce sont 42 000 travailleurs de plus qui seraient en emploi. Et, en cette ère de pénurie de main-d’œuvre, de tels chiffres comptent, a-t-elle fait valoir.
La ministre de l’Emploi note que Québec a déjà modifié l’environnement fiscal et financier, notamment à la Régie des rentes du Québec, pour qu’il soit plus avantageux de continuer à travailler. Mais « ça doit rester un choix », a-t-elle insisté.
Pourtant, la semaine dernière, l’Institut de la statistique du Québec nous apprenait que les gens de 55 ans et plus occupent maintenant 22 % des emplois au Québec. Ils ont même passé le cap du million, occupant 1 000 500 emplois en 2023. Et l’ISQ prévoit que le nombre va encore croître dans les prochaines années, vu le vieillissement de la population.