Un Canadien sur trois dépense tout son salaire à chaque période de paie.

De nombreux Canadiens ne parviennent pas épargner la moindre partie de leur rémunération. Ils sont 27 % à dépenser la totalité de leur salaire, et 7 % dépensent davantage que ce qu’ils gagnent, révèle le rapport trimestriel de l’Indice de mieux-être financier de Solutions Mieux-être LifeWorks.

Les répondants qui ont des enfants sont deux fois plus susceptibles de dépenser plus que leur salaire, comparativement à ceux qui n’ont pas d’enfant.

Globalement, l’été s’achève avec une nouvelle amélioration de l’Indice de mieux-être financier, qui est passé successivement de -2,8 à l’hiver 2020 à -2,2 au printemps 2021, puis à -1,6 à présent. Toutefois, un score négatif indique une dégradation comparativement au niveau d’avant la pandémie.

Seuls les hommes ont retrouvé un score (+0,3) supérieur à la période précédant l’apparition de la COVID-19, car les femmes ont encore un score bien inférieur (-3,5). La différence est encore plus importante en fonction de l’âge, les participants âgés de 20 à 29 ans (-11,6) ayant un score sans commune mesure avec celui des participants âgés de 70 à 79 ans (+8,1).

Le salaire, un élément clé de la satisfaction

Ceux qui dépensent la totalité de leur salaire d’une paie à l’autre ont aussi les pires scores (-17,1), excepté celui des participants qui dépensent plus que leur paie (-22,9). Par comparaison, ceux qui dépensent moins que leur salaire ont un Indice de mieux-être (+7,3) supérieur à celui constaté avant la pandémie.

Il n’est donc pas étonnant d’observer qu’un Canadien sur quatre (26 %) ne croit pas être en mesure de faire face à un imprévu financier qui nécessiterait de trouver un montant de 2 000$. Il est deux fois et demi plus probable que cette situation survienne chez des ménages qui ont connu une baisse de leurs heures de travail ou une diminution de leur salaire durant la pandémie.

L’importance du salaire dans le mieux-être financier s’illustre aussi par le fait que les trois quarts (74 %) des Canadiens se disent prêts à quitter leur employeur actuel pour obtenir une augmentation de salaire.

Face à l’argument salarial, le bonheur semble le meilleur rempart pour conserver des employés heureux dans leur emploi actuel. Il faudrait proposer 20% de plus aux travailleurs heureux pour que 22 % d’entre eux quittent leur organisation. Et pour convaincre 17 % d’employés heureux supplémentaires, c’est une hausse de salaire de 50 % qu’un compétiteur devrait proposer.

« L’incapacité à atteindre une certaine liberté en matière de finances personnelles est un facteur de stress important pouvant nuire au mieux-être global des Canadiens, pointe Yann Lussier, associé, Solutions retraite et financières chez LifeWorks. Il s’agit d’une tendance dangereuse sur laquelle nous devons nous pencher maintenant, parce que, même si l’économie reprend de la vigueur actuellement, l’enquête montre que de nombreux employés sont dans une situation financière instable et recherchent de nouvelles possibilités d’emploi. »