
Bouchons de circulation, cônes orange, manque de stationnement… les problèmes de transport font vivre un véritable calvaire aux employés, en plus de coûter une fortune en perte de productivité. La bonne nouvelle, c’est que de plus en plus d’employeurs prennent l’enjeu au sérieux.
De nombreuses entreprises et institutions publiques ont en effet fait le pari d’encourager leurs travailleurs à laisser leur auto à la maison et à plutôt utiliser les transports collectifs et actifs.
« Notre réflexe, quand on manque de stationnement, ce n’est plus d’en créer de nouveaux maintenant. On mise plutôt sur les incitatifs pour choisir d’autres transports que l’automobile », a expliqué au Devoir Pascal Laliberté, conseiller en développement et responsable du programme de transport alternatif pour le Mouvement Desjardins.
L’institution financière accorde un rabais de 20 % sur les laissez-passer mensuels d’autobus et de métro. À Montréal, cela est rendu possible par le programme Opus & Cie de la STM, auquel participent 325 employeurs, ce qui représente environ 10 675 employés. L’entreprise qui adhère au programme s’engage à contribuer financièrement à l’achat des abonnements OPUS & Cie de ses employés et la STM s’engage à octroyer le même pourcentage de réduction, jusqu’à concurrence de 10 %.
Dans les régions où les options de transport en commun sont limitées, voire inexistantes, Desjardins encourage les employés à faire du covoiturage avec leurs collègues. Un site web a d’ailleurs été créé pour permettre aux intéressés d’entrer en contact rapidement
Pour encourager les modes de transport actifs, des stationnements pour vélos ainsi que des douches ont été aménagés.
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Réduire les places de stationnement
Considérant que la plus grande partie des déplacements en voiture servent à se rendre au travail, Coralie Deny, directrice générale du Conseil régional de l’environnement de Montréal, estime que les entreprises devraient diminuer le nombre de places de stationnement disponibles et surtout cesser de les offrir gratuitement.
« On lance un message contraire avec trop de stationnements. Plusieurs entreprises d’un même secteur d’emplois pourraient se partager des places, au lieu qu’on se retrouve avec des endroits complètement vides parfois », a souligné au Devoir Coralie Deny, qui déplore par ailleurs la décision du gouvernement fédéral d’abolir le crédit d’impôt pour le transport en commun.
Autre solution à envisager : donner une indemnité kilométrique aux employés qui se rendent au boulot à vélo. En France, une cinquantaine d’employeurs ont adopté un tel dispositif et remboursent 25 centimes d’euro par kilomètre à leurs travailleurs qui se déplacent à vélo.
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