L’Association médicale canadienne (AMC) exhorte les employeurs à cesser d’exiger des attestations de maladie dans le contexte actuel de pandémie de COVID-19.

Ces attestations imposent un fardeau inutile au système de santé à un moment où tous les efforts doivent être consacrés à « relever l’un des plus grands défis de santé publique de notre époque », affirme l’AMC. Pour réduire les risques d’engorgement des systèmes de santé, l’OMS recommande d’ailleurs aux employeurs de mettre un employé susceptible d’être infecté en télétravail ou en quarantaine sans exiger un billet médical attestant que l’employé est atteint de la COVID-19.

Le gouvernement ontarien a annoncé en fin de semaine qu’il rédige une loi pour interdire aux employeurs d’exiger une attestation médicale à ceux qui se mettront en isolement volontaire ou en quarantaine forcée, rapporte La Presse canadienne.

L’AMC plaide également pour un élargissement de l’accès aux soins virtuels « immédiatement » pour réduire l’exposition potentielle au virus et répondre à la demande croissante de tels soins.

L’association recommande en outre la création d’un service de soutien en santé mentale d’urgence national pour les travailleurs de la santé.

Outil de référence pour les employeurs

Les employeurs et les employés qui ont des interrogations quant à la gestion de la pandémie de COVID-19 au sein de leur organisation peuvent se référer à un récent guide rédigé par l’Ordre des CRHA.

Il aborde notamment les questions de prévention des risques de transmission sur les lieux de travail, de voyages d’affaires à l’étranger, de communications aux employés, d’absences multiples, d’indemnisation des employés, de télétravail et d’obligations des employeurs de façon générale.

« Bien que la situation actuelle puisse avoir des effets directs sur les entreprises en raison de la réduction des postes ou des heures de travail, ces dernières doivent considérer les principaux scénarios qui pourraient s’offrir à elles et d’investir dans des mesures d’intervention et de gestion de crise appropriées auprès de leurs ressources humaines », soutient Manon Poirier, directrice générale de l’Ordre des CRHA.

Le syndicat Unifor demande pour sa part aux employeurs d’éliminer les délais d’attente pour les congés de maladie et « réaliser qu’il peut y avoir des problèmes d’absentéisme légitimes en raison de la fermeture des écoles ».

« L’auto-isolement en cas de maladie et l’évitement de tout déplacement inutile entraîneront des perturbations sur les lieux de travail que les employeurs doivent accepter comme une réponse raisonnable à la pandémie », estime le syndicat.