Les promoteurs qui offrent des solutions collectives de décaissement à même leur régime ne courent pas les rues, et c’est dommage, souligne Stéphanie Mariamo, conseillère principale, régime CD et d’accumulation de capital chez Mercer.

« Développer des solutions de décaissement efficaces permet entre autres de faciliter le recrutement et la rétention de talents et de bonifier l’offre de rémunération globale. C’est un excellent moyen de se démarquer dans le marché », indique-t-elle.

Si de plus en plus de promoteurs se montrent ouvert à l’idée de négocier des tarifs préférentiels pour des solutions de décaissement, le fait est que peu de participants de régimes CD partent à la retraite avec des actifs importants à l’heure actuelle, limitant l’intérêt des fournisseurs à développer des produits intéressants. Par contre, cette réalité ne tardera pas à changer avec un nombre grandissant de Canadiens qui ne participent uniquement à des régimes d’accumulation de capital.

Les participants qui arrivent à la retraite doivent être en mesure d’atteindre trois objectifs, poursuit-elle : l’accès au capital, la protection contre les risques, et la participation aux marchés haussiers. Comment trouver l’équilibre en utilisant les produits existants?

Les rentes versent certes des paiements réguliers et offrent une bonne protection contre les risques, mais elles éliminent aussi toute possibilité de participer aux marchés haussiers et privent les prestataires de l’accès à leur capital. À l’inverse, les produits plus flexibles impliquent des risques plus grands.

« C’est le trilemme que les solutions de décaissement d’aujourd’hui ne sont pas capables de résoudre à 100 % », souligne Mme Mariamo.

Selon un sondage du gestionnaire d’actif PIMCO, la proportion de promoteurs qui cherchent activement à conserver l’actif des retraités dans le régime a nettement augmentée entre 2015 et 2016, passant de 9 à 21 %.

À l’opposé, le sondage a aussi observé une légère hausse du nombre de promoteurs qui disent préférer que l’actif sorte des régimes. « On remarque de plus en plus une polarisation, les promoteurs prennent de plus en plus position en ce qui concerne le décaissement », note Stéphanie Mariamo.

Ces données pourraient entre autres s’expliquer par un inconfort face aux solutions de décaissement disponibles sur le marché. « Les promoteurs demeurent méfiants en matière de responsabilité fiduciaire. On remarque que les règles refuges (safe harbour) américaines ne suffisent pas pour inciter les employeurs à implanter de vraies solutions de décaissement », poursuit-elle.

Heureusement, des solutions commencent à émerger. Un peu à l’image des fonds à date cible, certains produits continuent d’ajuster automatiquement le risque du portefeuille des participants même lorsque ceux-ci sont à la retraite. « Ces fonds permettent une transition plus douce à la retraite et donnent du temps aux retraités pour déterminer ce qu’ils veulent faire de leur actif », explique Mme Mariamo.

Certaines expériences tentées à l’international méritent aussi qu’on s’y intéresse. Au Royaume-Uni, des fonds à revenu cible, qui sont conçu en fonction du taux de décaissement, ont fait leur apparition. En Australie, des solutions de mise en commun visant à mieux gérer le risque de longévité ont vu le jour. En acceptant de se départir de 5 % de leur capital, les retraités deviennent admissibles à un bonus de longévité qui leur sera versé après quelques années, ce qui peut s’apparenter à une rente différée.

« Profitons de l’ouverture des gouvernements à modifier certaines dispositions législatives afin d’innover en matière de solutions de décaissement. Demandons aux fournisseurs de soutenir les promoteurs de régime en élaborant une offre collective de décaissement pour les employés. », suggère Stéphanie Mariamo.

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