Davantage de promoteurs devraient songer à offrir des options de décaissement à même leur régime de capitalisation, avance un récent rapport de l’Association canadienne des administrateurs de régimes de retraite (ACARR).

Même si les solutions de décaissement individuelles comme les rentes, les fonds de revenu viager (FRV) et les fonds enregistrés de revenu de retraite (FERR) offrent une grande flexibilité aux participants arrivés à la retraite, elles sont souvent associées à des frais plus élevés et sont difficiles à apprivoiser pour ceux qui possèdent peu de connaissances en investissement, note le rapport.

Pour autant, beaucoup de promoteurs se montrent réticents à l’idée d’intégrer des solutions de décaissement collectives à leur régime en raison du risque fiduciaire que cela comporte, explique Mazen Shakeel, vice-président, développement du marché, régimes collectifs de retraite à la Financière Sun Life. « L’intérêt pour ce type d’options pourrait se développer si les employeurs n’avaient pas l’impression de prendre des risques supplémentaires. En ce moment, il y a beaucoup d’hésitation. »

Kathy Bush, présidente du comité des politiques nationales de l’ACARR et associée chez Blake, Cassels & Graydon à Toronto, soutient que l’introduction de règles refuges (safe harbor) permettrait d’atténuer les craintes des employeurs. Ainsi, ils ne seraient pas tenus responsables si l’épargne d’un retraité est épuisée plus tôt que prévu ou si un fonds à date cible a sous-performé, par exemple.

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Réduire les frais

Selon le rapport de l’ACARR, l’un des principaux arguments en faveur des solutions de décaissement collectives sont les frais élevés du marché au détail. « Un participant qui a réalisé un rendement de 4,5 % l’année dernière, comme Teachers, battra à peine l’inflation s’il doit payer 2,5 % de frais », indique Mme Bush.

Augmenter le pouvoir d’achat des retraités par des achats groupés, que ce soit par l’intermédiaire de leur employeur ou de compagnies d’assurance, pourrait représenter une solution gagnante pour tout le monde, ajoute-t-elle. En effet, les participants obtiendraient des frais plus bas, les promoteurs auraient des employés plus engagés et confiants et les assureurs bénéficieraient d’une clientèle qui requiert moins d’attention que celle des régimes individuels.

« L’idée de mutualiser le risque est en quelque sorte l’enjeu principal, et je pense que les institutions financières pourraient potentiellement jouer un rôle important là-dedans. Nous œuvrons déjà dans le domaine du risque et de la mutualisation des risques », affirme Mazen Shakeel.

Ce texte est adapté d’un article paru sur le site web de Benefits Canada.

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