La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a dégagé un rendement de 3,3 % pour les six premiers mois de 2018. Le rendement global de la Caisse est moindre de 0,2 point de pourcentage par rapport à son portefeuille de référence, qui est à 3,5 %.

L’organisation présentait jeudi la mise à jour de ses résultats au 30 juin.

La Caisse a indiqué que son rendement annuel moyen pondéré sur cinq ans s’élève à 9,9 %, ce qui représente un niveau supérieur de 0,9 point de pourcentage par rapport au portefeuille de référence et des résultats de placement nets de 111,3 G$.

Ces résultats portent l’actif net de la Caisse à 308,3 G$, selon le communiqué publié jeudi avant-midi.

Pour l’exercice 2017, la CDPQ avait dégagé un rendement de 9,3 %, par rapport à 7,6 % en 2016. Il fallait remonter à 2013 pour observer la précédente hausse du rendement annuel de la CDPQ, qui avait été de 13,1 %, en progression de 3,5 points de pourcentage.

Jeudi, le président et chef de la direction Michael Sabia a souligné la vigilance de la Caisse, disant qu’elle continuera « à miser sur des actifs résilients », en soulignant une complexification de l’environnement de marché au premier semestre de 2018.

« Le resserrement des conditions de liquidité sur les marchés et les mesures protectionnistes américaines alimentent une volatilité accrue depuis janvier », a indiqué M. Sabia par communiqué.

« La longue séquence haussière des marchés mondiaux ralentit. Alors que le processus de normalisation de la Réserve fédérale américaine se consolide et que les taux augmentent progressivement, le ton change sur les marchés. Ces derniers ne disposent plus du soutien actif auquel ils se sont habitués depuis la crise financière et doivent composer avec les défis réels posés par le contexte géopolitique — l’escalade des tensions commerciales en tête. »

En conférence téléphonique, M. Sabia a déclaré que « les beaux jours de la liquidité étaient terminés », tout en disant que les banques centrales agissaient pour « de bonnes raisons ».

Le président et chef de la direction a aussi dit croire que la croissance économique de 4 % aux États-Unis n’était pas « soutenable », ne reposant pas sur des « fondamentaux », et que la prudence était de mise.

« Le marché américain a démontré une certaine résilience, mais si on regarde attentivement, mis à part quelques sous-secteurs, c’est le résultat de quelques titres technologiques. Prenons Facebook et Twitter, on a bien vu que ce sont des performances fragiles. Nous continuons à assurer la résilience et la robustesse de notre portefeuille à long terme », a-t-il fait valoir.

Concernant ces « actifs résilients », M. Sabia a évoqué les infrastructures, les transports – parlant au passage de « résultats très impressionnants » de Bombardier, aussi dévoilés jeudi – l’immobilier et le portefeuille de qualité mondiale.

À propos des différends commerciaux avec les États-Unis et des discussions sur l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), M. Sabia a de nouveau affirmé être « très à l’aise » avec l’approche du gouvernement du Canada.

« Le gouvernement du Canada reste ferme, ce qui est la bonne chose à faire, selon moi, par rapport à plusieurs demandes qui viennent de Washington. Il faut garder le cap… Ce n’est pas une crise, ce n’est pas une panique », a-t-il soutenu.