En raison du vieillissement de la population, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) s’approche du moment où elle versera plus de prestations qu’elle ne reçoit de cotisations. Son grand patron, Charles Emond, assure toutefois que le bas de laine des Québécois a « beaucoup plus d’argent » que nécessaire.

« Il n’y a aucune inquiétude parce qu’aujourd’hui, il y a beaucoup plus d’argent qu’on a besoin pour les obligations de ces régimes-là », assure le président et chef de la direction de la CDPQ, lundi, en marge d’une allocution devant le Cercle canadien de Montréal.

La Caisse gère le portefeuille de 46 déposants liés au gouvernement du Québec, notamment leRégime de rentes du Québec (RRQ), auquel cotisent les travailleurs québécois, et le régime de retraite des employés de la fonction publique.

Dès 2024, l’institution se trouvera dans une situation où elle versera « légèrement » plus de prestations qu’elle ne reçoit de cotisations, a dit M. Emond qui répondait à une question de Mélanie Dunn, la cheffe de la direction de Cossette, lors d’une présentation devant 700 personnes. Il s’agira d’une première dans l’histoire de l’institution fondée en 1965.

« Je ne veux pas que ce soit la clip de la journée, lance-t-il à la blague. Il ne faut pas s’inquiéter. Ce sera seulement 1 % des actifs à partir de 2032. »
La Caisse compte sur les rendements de son portefeuille pour combler l’écart entre les prestations et les cotisations, a expliqué M. Emond aux journalistes après sa présentation.

« Un moment donné les gens vieillissent, il y a plus de prestations qui sont versées aux gens que de travailleurs qui vont cotiser, par exemple. (…) C’est mineur. Ça veut dire que c’est les rendements de la Caisse sur [l’actif de] 400 milliards $ qui financent ces programmes-là.

« On a des rendements amplement suffisants et déjà en masse d’argent en banque pour continuer dans le futur pour très, très, longtemps. Les pensions ne sont pas à risque du tout », assure-t-il.

Plus d’investissements au Québec

Au cours de son allocution, M. Emond a dit que la Caisse avait l’intention d’augmenter la taille de ses investissements au Québec à 100 milliards $ d’ici 2026, comparativement à 78 milliards $.

Questionné sur le sujet, le dirigeant assure qu’il n’a pas ressenti de pression exercée afin d’accroître les interventions de la Caisse au Québec.

« Sur dix ans, notre présence a doublé. Nos actifs dans les trois dernières années ont augmenté de 20 %. (?) On continue notre travail. Quand on regarde la tendance, elle est là depuis fort longtemps.

« L’économie du Québec est beaucoup plus diversifiée que d’autres économies. En ce sens-là, pour nous, c’est un atout comme investisseur parce qu’on peut investir chez nous tout en se diversifiant. »