La pandémie de COVID-19 et les mesures de distanciation sociale qui y sont associées ne sonneront pas le glas des espaces de bureaux à aire ouverte, du moins pas à long terme.

Bien que ce type d’aménagement est en partie motivé par des impératifs financiers, il répond aussi à une nouvelle façon de travailler davantage axée sur la collaboration, et moins sur la hiérarchie.

« L’aire ouverte fait plein de sens pour nous, a raconté à La Presse Louis-Thomas Labbé, président et chef de la direction de GPL Assurance. C’est plus efficace au pied carré. Dans l’industrie du savoir, le partage de connaissances est important. Les gens sont placés par petits groupes. Pour de l’intimité, les employés vont dans de petites salles. »

À court terme toutefois, les entreprises devront sans doute faire des aménagements temporaires pour se conformer à d’éventuelles directives des autorités de santé publique. Parmi celles-ci, des écrans de protection entre les employés et des surfaces plus faciles à nettoyer. Le concept de hot desking, dans lequel les employés n’ont pas de bureau assigné, pourrait lui aussi être suspendu pendant quelques mois. « Voudra-t-on s’asseoir sur un siège occupé la veille par quelqu’un d’autre? Les gens préféreront contrôler leur espace », juge Maxime Frappier, architecte associé et président d’ACDF Architecture.

Ces mesures plus contraignantes seront cependant rapidement du passé lorsque la pandémie sera terminée, prédit Louis Lemay, président de la firme d’architecture Lemay. « Isoler les gens avec des murs et des cloisons n’est pas la solution. Les gens ne réinvestiront pas massivement dans de nouveaux bureaux, ne feront pas des changements radicaux. À la fin de la pandémie, on reviendra rapidement à la normale. »

De manière générale, le télétravail risque de prendre beaucoup plus de place dans la vie des employés de bureau dans l’avenir, mais la plupart des entreprises choisiront probablement un modèle hybride, plutôt que le télétravail à temps plein. « Il y aura plus de travail à la maison, mais on ne pourra soutenir ça longtemps, pense Maxime Frappier. Ce sera important d’avoir un port d’attache. La proximité demeurera importante. »