Les travailleurs à l’échelle mondiale ne se sont jamais autant privés de vacances en 10 ans. La pénurie de main-d’œuvre ne serait pas étrangère à cette tendance, selon un rapport d’Expedia.
Au Canada, 57 % des travailleurs déclarent être privés de jours de vacances cette année, ce qui représente une légère hausse par rapport à l’an dernier (55 %). La génération Z a rapporté les niveaux les plus élevés de privation de vacances (74 %), tandis que les baby-boomers ont rapporté les niveaux les plus bas (37 %).
La principale raison évoquée par les répondants : le manque de main-d’œuvre et la surcharge de travail qui en découle. Ainsi, 54 % des Canadiens affirment que les problèmes de dotation en personnel les empêchent de prendre des congés.
Les employeurs ont tout intérêt à se préoccuper de cet enjeu, car 64 % des répondants affirment qu’ils envisageraient de changer d’emploi pour bénéficier d’un plus grand nombre de jours de vacances. De plus, 68 % des Canadiens souhaitent que leur employeur modifie sa politique en matière de congés. Ils sont encore plus nombreux (77 %) à être favorables à l’établissement d’une semaine de quatre jours.
Si la plupart des Canadiens (72 %) estiment que leur employeur les encourage à prendre des congés, près de la moitié d’entre eux (41 %) ressentent encore le besoin de trouver des excuses pour prendre des vacances, et 47 % se sentent coupables que leurs collègues soient obligés de compenser en leur absence.
Dans l’ensemble, le rapport constate que le sentiment de culpabilité sur le lieu de travail est en constante augmentation pour les jeunes générations : 68 % des répondants de la génération Z ressentent le besoin de trouver des excuses pour prendre des congés (contre 21 % pour les baby-boomers), et 68 % des membres de la génération Z se sentent coupables que leurs collègues aient à pallier leur absence (contre 28 % pour les baby-boomers).
Et qu’en est-il des organisations qui ont mis en place des politiques de congés illimités ? Le sondage révèle que les travailleurs de ces organisations (12 % des répondants) ont fait état de niveaux de privation de vacances nettement inférieurs (19 % de moins) par rapport aux travailleurs qui disposent d’un nombre de jours fixe.
Paradoxalement, cette tension sur le lieu de travail et dans l’économie en général semble pousser les Canadiens à vouloir s’évader davantage en prenant des vacances. En effet, bien que 72 % des travailleurs au pays sentent qu’ils sont touchés par l’inflation, ils continuent d’accorder la priorité aux voyages. La majorité d’entre eux (72 %) ont également affirmé que le stress lié à l’économie les incitait encore plus à prendre des vacances.
Dans l’ensemble, les vacances en période estivale sont celles dont les Canadiens sont les moins susceptibles de laisser tomber.
En 2022, 45 % des Canadiens ont laissé des jours de vacances sur la table. Les Québécois ont pris en moyenne 30 jours de congé l’an dernier.