Même si le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre favorise les chercheurs d’emploi, ceux-ci ne peuvent s’empêcher de s’inquiéter pour leur avenir en raison des avancés de l’intelligence artificielle.

Le tiers (35 %) des salariés français craignent d’être remplacé par un robot au cours des 15 prochaines années, selon une étude d’ADP. Toutefois, les répondants perçoivent davantage l’automatisation comme une menace à long terme. Ainsi, à peine 6 % des 1 410 Français sondés pensent que leur emploi sera automatisé d’ici deux ans, et seulement 14 % jugent qu’elle interviendra au cours des 6 à 10 prochaines années.

Les inquiétudes sont les plus fortes parmi les plus jeunes, avec 50 % des 16 à 34 ans redoutant de voir leur emploi automatisé au cours de la prochaine décennie, et 35 % des 35 et 44 ans qui partagent le même sentiment.

Forcément moins concernés en raison de l’avancement dans leur carrière, seulement 21 % des personnes de plus de 55 ans appréhendent une automatisation au cours des dix prochaines années.

La finance et les TI en première ligne

Les salariés de certains secteurs d’activité s’inquiètent plus que d’autres : 51 % des salariés des services financiers craignent de voir leur emploi remplacé au cours de la décennie à venir, tout comme 45 % des salariés de l’informatique et des télécommunications ainsi que 45 % de ceux évoluant dans les secteurs du marketing et des médias. Le contraste par rapport à d’autres secteurs est saisissant, avec à peine 18 % dans l’éducation et 20 % dans la santé qui s’attendent à une automatisation de leurs métiers.

Le sondage d’ADP, mené à travers l’Europe, a également constaté que ce sont les Britanniques qui sont les plus craintifs à l’idée d’être remplacés par un robot : 40 % pensent que leur poste sera automatisé à l’avenir et 27 % s’attendent à ce que cela se produise dans les cinq prochaines années. Le très grand nombre d’emplois liés aux services financiers et à l’informatique dans le pays, deux secteur qui risquent d’être fortement touchés par l’automatisation, pourrait expliquer ce résultat.

« Les salariés sont conscients des nombreuses innovations qui transforment le monde du travail et de la multiplication aujourd’hui de métiers qui n’existaient pas il y a 10 ans, particulièrement dans le numérique, indique Carlos Fontelas de Carvalho, président d’ADP en France et en Suisse. En dépit de cette prise de conscience et du fait que de nouvelles tâches sont appelées à être automatisées, il faut noter que les niveaux d’optimisme et surtout la confiance des salariés en leurs compétences augmentent partout sur le continent. »