Les technologies permettant la surveillance à distance des télétravailleurs sont appréciées différemment par les Canadiens.

Le développement du télétravail en raison de la pandémie de Covid-19 pourrait entraîner l’utilisation de technologies complémentaires par les employeurs.

Mais toutes ces technologies ne bénéficient pas de la même acceptation par les travailleurs, constatent Étienne Charbonneau, professeur de management à l’École nationale d’administration publique (ÉNAP) et Carey Doberstein, professeur de sciences politiques à l’Université de la Colombie-Britannique. Tous deux ont réalisé l’étude «An empirical assessment of the intrusiveness and reasonableness of emerging work surveillance technologies of public sector», relèvent Les Affaires.

L’étude montre que la surveillance par des moyens technologiques est jugée comme étant la plus répréhensible par un panel de 3 000 Canadiens et de 346 employés de gouvernements fédéral et provinciaux.

Ceux-ci critiquent l’utilisation d’une webcam pour enregistrer la durée des pauses, les mouvements physiques autour de l’ordinateur, et pour prendre des photos de façon aléatoire. L’utilisation du micro de l’ordinateur est également remis en cause quand il sert à enregistrer l’employé puis à faire analyser ses propos par un système d’intelligence artificielle… ou pour mesurer le temps passé à bavarder avec des collègues.

À l’inverse, plusieurs technologies mieux considérées par le panel, telles que les applications destinées à encourager le bien-être des employés, même si cela passe par une surveillance de l’activité physique et du lavage des mains. Les personnes participant à l’étude classent ce genre de technologies parmi les moins répréhensibles, tout comme les rapports sur l’utilisation d’Internet par les employés.

Or, certaines des technologies présentées dans l’étude sont déjà utilisées par des employeurs canadiens, indiquent les deux auteurs, en soulignant que ces technologies sont devenues accessibles à un coût relativement bas.

Les employés les plus réfractaires aux technologies de surveillance à distance sont ceux âgés de 18 à 30 ans. Certains employeurs pourraient être confrontés à un enjeu supplémentaire pour renouveler leur main d’oeuvre si leurs technologies de surveillance suscitent le rejet des recrues potentielles.