Les travailleurs qui voudront continuer d’oeuvrer à distance pourraient bien le payer en faisant face à des freins à leur carrière.

Quand le retour au bureau sera redevenu une habitude, les adeptes du télétravail risquent de rater davantage d’opportunités professionnelles que leurs collègues. La visibilité associée à la présence au bureau pourrait créer de l’inéquité, craint le chercheur Nicholas Bloom, professeur et économiste à l’Université Stanford, cité par Radio-Canada.

Cette visibilité pourrait remplacer des critères de performance et d’engagement des travailleurs. Et certaines catégories d’employés seraient plus à risque d’être pénalisées par une telle inéquité.

Le chercheur observe que les jeunes femmes ont davantage tendance à rester travailler à la maison tout en s’occupant des enfants, tandis que les jeunes hommes célibataires retournent au bureau. Le risque est que quelques années plus tard, les femmes n’aient pas connu d’évolution professionnelle, et que les postes de gestionnaires sont quasi exclusivement occupés par les hommes.

De nombreuses entreprises sont présentement en train d’évaluer les modalités du retour au bureau. Mais ces employeurs ont-ils prévu des mécanismes préservant l’équité entre les télétravailleurs et les employés au bureau? Le meilleur moyen d’assurer cette équité serait de prévoir une organisation du travail hybride, au niveau de chaque équipe. Le travail à la maison ne serait plus un choix individuel, mais ferait partie intégrante d’un choix d’organisation. L’avenir à court terme dira quelles organisations auront su prendre ce virage.