Selon les résultats d’un sondage publiés par la Société canadienne du cancer, 85 % des Canadiens disent que, s’ils recevaient un diagnostic de cancer, le prix des médicaments drainerait leurs finances personnelles.

Près de la moitié des personnes sondées (47 %) ont affirmé que le coût aurait des répercussions négatives considérables sur leurs finances. Une fois que celles-ci ont pris connaissance du prix habituel des nouveaux médicaments anticancéreux, le taux a grimpé à 58 %, et 10 % ont déclaré qu’elles n’auraient pas les moyens de se les procurer.

Près des trois quarts des nouveaux médicaments anticancéreux qui se prennent à domicile coûtent plus de 20 000 $. Le prix moyen d’une série de traitements utilisant les nouveaux médicaments contre le cancer est de 65 000 $.

Les nouveaux médicaments anticancéreux onéreux lancés durant les dernières années ont mis à nu les lacunes et les écarts inhérents au système disparate de couverture, qui est à l’origine des difficultés financières de nombreux patients atteints de cancer.

Selon Aaron Levo, directeur par intérim, Questions d’intérêt public, pour la Société canadienne du cancer, il est inacceptable que les patients atteints de cancer aient à s’inquiéter de la façon dont ils paieront les médicaments dont ils ont besoin. « Cet enjeu menace sérieusement l’accès universel aux soins de santé, une pierre angulaire du système public de soins de santé du Canada, a-t-il dit. Le manque apparent de considération du gouvernement fédéral à l’égard de cet enjeu crucial en matière de santé pour les Canadiens préoccupe la Société. »

Les résultats du sondage révèlent également que seulement 34 % des Canadiens sont certains que le système de soins de santé fournira des médicaments anticancéreux abordables.
 Par ailleurs, 74 % des Canadiens appuieraient un programme d’assurance national pour les médicaments onéreux qui couvrirait le coût total des médicaments sur ordonnance, à l’exclusion de toute dépense de la part du patient.

Enfin, 70 % des Canadiens seraient en faveur d’un régime d’assurance national pour les médicaments onéreux qui couvrirait les médicaments sur ordonnance en fonction du revenu. (Le gouvernement fédéral assumerait le coût des médicaments sur ordonnance dépassant 3 % du revenu net. Le patient se chargerait de tous les coûts en deçà de ce niveau, en combinant les régimes provincial et privé et ses fonds personnels.)

Écarts entre les provinces
Il existe d’importants écarts entre les provinces et entre les assureurs publics et privés quant au choix des médicaments anticancéreux à couvrir et à l’étendue de la couverture. Cela crée des situations où les patients d’une province se voient obligés d’assumer personnellement les médicaments anticancéreux, contrairement à ceux d’une autre province. En outre, les provinces n’offrent pas toutes les mêmes médicaments contre le cancer.

Selon les résultats du sondage, 81 % des Canadiens appuieraient les initiatives du gouvernement fédéral – au moyen de programmes soutenus par des fonds fédéraux – visant la réduction ou l’élimination des écarts provinciaux liés à l’offre et au prix des médicaments contre le cancer.

Selon Paul Lapierre, vice-président, Affaires publiques et lutte contre le cancer, Société canadienne du cancer, l’approche rapide du renouvellement de l’Accord sur la santé de 2004 est une occasion pour le gouvernement fédéral de renouveler son engagement à l’égard d’un système de soins de santé universel, accessible et de haute qualité à l’intention de tous les Canadiens.

« Le fait que les familles canadiennes sont aux prises avec le prix élevé des médicaments en raison de leur lieu de résidence est honteux, et la situation ne fera qu’empirer si le gouvernement fédéral demeure inactif », affirme M. Lapierre.