Le Québec se place désormais sur la voie du confinement total, dans sa guerre acharnée contre la COVID-19.

Sauf qu’il n’y a toujours aucune sanction prévue pour les délinquants qui refusent de se soumettre aux directives gouvernementales, devenues chaque jour plus contraignantes.

Lundi, l’économie du Québec a été frappée de plein fouet, avec l’annonce faite par le premier ministre François Legault d’ordonner la fermeture de toutes les entreprises, incluant le secteur névralgique de la construction, et de tous les commerces, sauf exception, jusqu’au 13 avril.

Contaminé par la COVID-19, le Québec se retrouve paralysé, se plaçant en hibernation, « sur pause » pendant les trois prochaines semaines, a dit le premier ministre, durant sa conférence de presse quotidienne, lundi.

Un confinement total du Québec, « c’est pas mal ça qu’on annonce aujourd’hui. Ce qu’on dit, c’est : confinement, sauf pour les services essentiels. Donc, c’est pas mal ça, on est rendu là », a conclu le premier ministre.

Une liste de services essentiels sera dressée, pour identifier les secteurs d’activités qui pourront continuer à fonctionner dans les prochaines semaines, malgré l’ordre de fermeture.

En feront partie, bien sûr, tout le secteur hospitalier et médical, les services policiers et les pompiers, les pharmacies et les épiceries, l’approvisionnement en produits d’alimentation, mais aussi les caisses et banques, de même que les médias.

Les succursales de la SAQ et de la SQDC vont demeurer ouvertes, mais limiteront le nombre de clients présents en même temps. Les entreprises de fabrication de produits médicaux seront exemptées elles aussi.

Sinon, toutes les entreprises qui n’apparaîtront pas sur la liste devront avoir fermé leurs portes au plus tard mardi soir à minuit.

Aide réclamée

Si elle « comprend » la décision difficile prise par le gouvernement Legault, Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ), qui représente quelque 23 000 entreprises qui emploient plus de 500 000 travailleurs, espère de nouvelles mesures d’aide « pour permettre aux entreprises québécoises de survivre ».

Au cours d’un entretien téléphonique lundi avec La Presse canadienne, sa présidente-directrice générale, Véronique Proulx, a évoqué des aides directes comme des subventions ainsi que des allégements fiscaux. Cela viendrait s’ajouter au plan d’urgence de 2,5 G$ dévoilé la semaine dernière et qui propose notamment des garanties de prêts.

« Certaines parties ont des prêts avec le gouvernement, a expliqué Mme Proulx. Est-ce que pour des entreprises en difficulté, on pourrait convertir ces prêts en subventions? »

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) reconnaît elle aussi « la nécessité de cette mesure pour protéger la santé publique », mais réclame rapidement des mesures de soutien gouvernementales pour éviter que les fermetures temporaires de PME ne se transforment en fermetures permanentes.

« Les dirigeants des PME sont prêts à contribuer à l’effort collectif, mais ils ont besoin de soutien pour passer à travers cette crise qui s’amplifie jour après jour, » souligne François Vincent, vice-président à la FCEI.

La fédération propose différentes mesures, notamment une subvention salariale jusqu’à 75 % des revenus des travailleurs qui sont mis à pied, un congé de cotisation au RRQ, au RQAP et à la CNESST, du soutien financier pour aider les PME à instaurer le télétravail, la suspension du versement de la TPS et de la TVQ, le report des paiements de taxes foncières, de l’aide au paiement des loyers ainsi qu’une suspension des factures d’Hydro-Québec.