Les femmes demeurent sous-représentées dans les postes de direction et les conseils d’administration, en occupant seulement 8,5 % des postes les mieux rémunérées des plus importantes sociétés cotées au Canada. Une enquête de Randstad a cherché à comprendre pourquoi.

Dans l’ensemble, le sondage a révélé que la majorité (71 %) des travailleurs et travailleuses au Canada considère la présence d’une équipe de direction paritaire comme positive pour la santé financière d’une entreprise, mais dans une proportion beaucoup plus faible pour les hommes (65 %) que pour les femmes (77 %).

À la question pourquoi les femmes ne sont-elles pas plus nombreuses à occuper des postes de direction, la majorité d’entre elles (62 %) ont mentionné la discrimination de genre comme principale raison, comparativement à seulement 41 % des hommes. Plus d’un quart des répondants masculins (27 %) considère plutôt la pénurie de candidates qualifiées et compétentes comme une explication à la faible représentation des femmes à ces postes.

Il existe aussi un écart de perception entre les hommes et les femmes concernant la conciliation travail-famille. La moitié des Canadiennes (50 %) ont identifié la priorité accordée à la vie familiale comme le deuxième obstacle à leur accès aux postes de direction, comparativement à 42 % des hommes.

Près du tiers (32 %) de l’ensemble des répondants croit que le manque de modèles féminins est la principale raison pour laquelle nous ne voyons pas plus de femmes aux échelons supérieurs, alors que 25 % estiment que le manque de soutien et de formation est à blâmer.

« Les différences fondamentales entre les réponses des femmes et celles des hommes nous poussent à nous demander quels préjugés inconscients entrent en cause, chez les deux sexes, et comment les organisations peuvent y remédier », explique Rita Sposato, chef de l’exploitation chez Randstad Canada.

Des préjugés qui ont la vie dure

Parmi les écarts importants constatés entre les réponses des hommes et celles des femmes, ceux qui concernent les disparités salariales sont particulièrement étonnants. Alors que 63 % des travailleuses canadiennes croient qu’il existe un écart salarial, seulement 45 % des hommes sont du même avis. Cette proportion tombe à 39 % chez les travailleurs masculins de 35 à 54 ans. « Quand on n’est pas confronté à une réalité, c’est évidemment plus difficile de croire à son existence et d’être enclin à y remédier », commente Mme Sposato.

L’enquête a également révélé que les personnes interrogées continuent à percevoir les hommes comme confiants et analytiques et les femmes comme empathiques et avec une meilleure écoute. De la même manière, elles s’entendent pour dire que les hommes sont plus susceptibles d’exceller en mathématiques, en sciences et en informatique et les femmes en prestation de soins, en communications et en arts.

Les répondants des deux sexes conviennent que les responsabilités familiales et domestiques constituent un obstacle pour les femmes qui veulent occuper un poste de direction, car ces responsabilités leur incombent souvent. Selon 62 % des femmes et 46 % des hommes, un plus grand recours au congé parental par les pères aiderait à équilibrer la répartition des attentes entre les deux sexes à la maison. La majorité des répondantes (60 %) croit également que cela pourrait équilibrer les attentes sur le lieu de travail, alors que seulement 45 % des hommes sont du même avis.

Finalement, 46 % des femmes considèrent que leur progression de carrière serait facilitée si les hommes avaient recours au congé parental, comparativement à 38 % de leurs homologues masculins.