Malgré des multiples initiatives en matière de santé mentale au travail, encore 500 000 employés canadiens s’absentent chaque semaine en raison d’un trouble de santé psychologique. Et la plupart d’entre eux font tout pour ne pas en parler à leur employeur et leurs collègues.

« Qu’est-ce que ça prendrait pour que l’on sorte enfin la tête du sable? Comment faire pour mettre fin à la stigmatisation et parler ouvertement de nos problèmes de santé mentale? », demande Nicole Gonzalez, directrice principale, Assurance salaire, Groupes privés, Québec chez Desjardins Assurances.

Ayant elle-même souffert d’une dépression majeure à l’âge de 20 ans, l’ex-infirmière confie avoir gardé le secret pendant plus de 30 ans. « Ma famille, mes collègues, mon conjoint, personne ne le savait jusqu’à tout récemment. Qu’est-ce que ça aurait pris pour que j’en parle? », poursuit-elle, en se désolant que c’est souvent au moment où un employé part en congé d’invalidité que ses collègues apprennent qu’il souffre d’un problème de santé mentale.

Pour réellement mettre fin à la stigmatisation, Mme Gonzalez propose une approche en quatre piliers : la prévention, les actions ciblées, la gestion du temps et la communication.

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« Les employeurs doivent poser la bonne action au bon moment, résume-t-elle. Référer un employé au PAE de l’entreprise n’est pas vraiment utile s’il consulte déjà un psychologue. On doit éviter d’avoir des systèmes de gestion d’invalidité, d’absentéisme ou de rendement qui mettent tout le monde dans le même panier. »

Les employés aussi ont un rôle important à jouer dans la création d’un milieu de travail plus sain. Votre collègue fond en larmes? Plutôt que de vous éclipser, profitez de la fenêtre qui vient de s’ouvrir pour lui demander comment il va et éventuellement le diriger vers des ressources susceptibles de l’aider, soutient Nicole Gonzalez.

Mais pour que les collègues puissent jouer ce rôle de soutien, l’employeur doit faire preuve de plus de transparence, notamment lors des retours au travail. « S’ils manquent d’information, les collègues de travail ne comprennent pas ce qui se passe, tout le monde marche sur des œufs », mentionne-t-elle, en donnant l’exemple d’un employé qui ne peut avoir de conversations téléphoniques pendant un certain temps lors de son retour au travail. « Si cette restriction est liée à un problème de gorge, ses collègues n’auront aucune gêne à en discuter, mais si elle est liée à une maladie mentale, personne ne voudra en parler. »

Nicole Gonzalez souhaite finalement voir naître des relations plus serrées entre les employeurs et les assureurs pour favoriser la conception de produits mieux adaptés aux besoins des employés. « La maladie mentale coûte annuellement 6 milliards de dollars en perte de productivité au Canada. On n’a pas les moyens de ne pas s’en occuper », conclut-elle.

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