Les relations amoureuses au travail sont plutôt répandues au pays, mais la plupart des employés impliqués préfèrent garder le secret.

D’après une étude d’ADP Canada réalisée par Léger, un tiers des 885 travailleurs canadiens sondés vivent en ce moment ou ont déjà vécu une relation amoureuse avec un collègue. Un répondant sur dix a par ailleurs indiqué avoir entretenu une relation amoureuse avec un collègue occupant un poste de direction dans la même entreprise. De manière générale, les relations amoureuses au boulot sont plus fréquentes chez les jeunes employés âgés de 18 à 34 ans (41 % contre 33 %).

Malgré cette proportion relativement élevée, près de la moitié (45 %) des personnes qui vivent une relation amoureuse au travail l’ont cachée à au moins une personne, quand 27 % l’ont dissimulée à tous leurs collègues. Les Canadiens sont davantage susceptibles de cacher une relation amoureuse aux ressources humaines (37 %) ou à la direction (40 %) qu’à leurs collègues.

Cette culture du secret est sans doute en partie attribuable à une peur de subir des sanctions ou à une incompréhension des politiques du milieu de travail. Environ la moitié des répondants (49 %) ont ainsi affirmé que leur entreprise n’a pas de politique officielle concernant les relations amoureuses au travail. Ce pourcentage est encore plus élevé au Québec, où 65 % des sondés ont déclaré qu’il n’existait pas de politique claire sur le sujet dans leur entreprise.

Éviter les dérives

Cela dit, les employés ne s’opposent pas aux relations amoureuses en milieu de travail, bien au contraire. Une grande majorité (83 % des répondants) y sont ouverts et croient que l’amour entre collègues devrait être autorisé, ou restent indifférents quant au fait que certains de leurs collègues puissent entretenir une relation amoureuse.

À ce chapitre, les Québécois sont nettement plus susceptibles d’affirmer que les relations amoureuses vécues au travail ont un effet positif sur le rendement. D’ailleurs, les Québécois sont plus nombreux que les autres Canadiens à avoir rencontré leur époux ou épouse au travail (19 %), et à être encore aujourd’hui avec cette personne.

En matière de relations amoureuses en milieu de travail, les dérives sont toutefois possibles. Le sondage a révélé que deux personnes sur dix (19 %) qui ont entretenu des liens amoureux avec un collègue ont déclaré avoir subi des pressions à cet effet, lorsqu’il s’agissait d’être pris en compte pour obtenir un projet avantageux, de faire progresser leur carrière, de rester en bons termes avec l’entreprise ou un haut dirigeant de l’organisation, voire de conserver leur poste actuel.

« Les politiques de ressources humaines n’ont pas pour but de contrôler les employés, mais de les protéger, indique Heather Haslam, vice-présidente, marketing d’ADP Canada. Nous savons que plusieurs trouvent l’amour au travail, mais beaucoup d’employés gardent la relation secrète. Ces statistiques invitent les organisations à agir : elles doivent clairement définir leurs politiques auprès des employés, tout en leur offrant le soutien et les ressources dont ils ont besoin pour se sentir à l’aise dans ces situations. »