Les six plus hauts dirigeants de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) ont touché une rémunération totale d’environ 11 millions de dollars en 2016, soit une hausse de 2,8 % sur un an.

Cette information figure dans le plus récent rapport annuel du gestionnaire québécois de régimes de retraite rendu public mercredi.

Son président et chef de la direction, Michael Sabia, dont le salaire de base est demeuré inchangé à 500 000 $, a touché une paye totale de 2,82 M$, ce qui constitue une progression de 8,5 % par rapport à 2015.

Ce montant tient compte du versement d’une rémunération incitative différée de 1,12 M$. En 2013, le grand patron de la CDPQ avait choisi de différer 900 000 $ – une somme qui a fructifié en raison des rendements générés par la Caisse sur trois ans – ce qui lui a permis de réaliser un rendement de 221 723 $.

À lire : Investir : les régimes de retraite sont des chefs de file

Au total, les principaux dirigeants du bas de laine des Québécois ont choisi de différer environ 6 M$. En ce qui a trait à M. Sabia, il s’agit d’un montant de 1,74 M$.

En 2016, la Caisse a affiché un rendement de 7,6 %, soit 18,4 G$, dépassant son indice de référence fixé à 5,8 %. Il s’agissait toutefois de la moins bonne performance annuelle en cinq ans pour le bas de laine des Québécois, dont l’actif net se chiffrait à 270,7 G$ en date du 31 décembre dernier.

Sur cinq ans, le rendement de la CDPQ a été de 10,2 %, soit 1,1 point de pourcentage de plus que son indice de référence.

En matière de rémunération incitative, la Caisse fait valoir qu’« afin de renforcer une performance encore plus soutenue à long terme, à partir de 2016, celle-ci est dorénavant mesurée sur une période de cinq ans », comparativement à quatre ans auparavant.

À lire : Roland Lescure quitte la Caisse

Celui qui était jusqu’à tout récemment premier vice-président et chef des placements, Roland Lescure, arrive au deuxième rang au chapitre du salaire global, avec 2,62 M$, en hausse de 20 %. M. Lescure, qui a quitté ses fonctions au début du mois pour se joindre à la campagne du candidat à la présidentielle française Emmanuel Macron, a touché une somme différée de 987 739 $.

En dépit de l’augmentation, la rémunération totale des principaux patrons de la Caisse demeure inférieure à celle des autres gestionnaires de caisses de retraite dans le reste du pays. Par exemple, à l’Office d’investissement du Régime de pensions du Canada (OIRPC), dont l’actif atteignait 298,1 G$, la rémunération globale des dirigeants a atteint 20,5 M$ l’an dernier – une somme qui ne tient pas compte des primes incitatives différées.

Du côté du régime de retraite des enseignants de l’Ontario (Teachers) – dont l’actif était de 176,6 G$ en date du 31 décembre dernier – les cinq plus hauts dirigeants ont reçu au total près de 19 M$ en 2016. Ce montant comprend la valeur des régimes de retraite ainsi que du régime incitatif à long terme.

À lire : La gestion active doit justifier sa place

À la CDPQ, les employés ont touché des primes de 59 M$, en hausse de 21 % par rapport à l’an dernier.

« Il y a eu un rendement annuel soutenu de 10,2 % sur cinq ans, a expliqué le directeur principal des relations avec les médias, Maxime Chagnon. La valeur ajoutée sur cette période est de 12,3 G$. C’est significatif comme performance. »

L’ensemble du personnel de la Caisse a choisi de différer jusqu’en 2019 une somme de 32 M$. Finalement, les salaires et avantages sociaux sont passés de 240 à 284 M$ – en hausse de 18 % – en 2016, alors que la CDPQ a terminé l’année avec 890 employés, soit une quarantaine de plus.

Outre la progression de l’actif, le gestionnaire de régimes de retraite explique cette augmentation par son internationalisation ainsi que l’acquisition d’une expertise plus étoffée dans certains secteurs.

À lire : Risque de devise : couvrir ou ne pas couvrir?