L’Alliance de la Fonction publique du Canada(AFPC)affirme que le gouvernement fédéral se doit de modifier certaines de ses pratiques s’il veut relever les défis amenés par un secteur public fédéral dont le profil démographique est en changement.
Devant le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, le président national de l’AFPC, John Gordon, a invité le gouvernement fédéral à apporter des changements à ses méthodes et pratiques de dotation s’il veut surmonter les défis soulevés par une main-d’oeuvre vieillissante.
« Au moment de doter des postes à temps partiel ou à court terme, l’employeur n’a pas à tenir compte des mêmes considérations concernant l’équité en emploi que lorsqu’il dote des postes pour une période indéterminée, affirme John Gordon en réaction à une déclaration de la présidente de la Commission de la fonction publique(CFP). Selon cette dernière, 88,6 % des postes du fédéral sont comblés en embauchant des personnes occasionnelles ou pour une période déterminée, ou encore, en embauchant des étudiants.
Selon le rapport annuel de la CFP de 2004-2005, environ 65 % des personnes nommées à des postes permanents dans les services publics fédéraux provenaient d’un bassin de travailleurs et travailleuses temporaires. Selon M. Gordon, il faudra plutôt réduire, voire éliminer, l’accès par la porte arrière aux postes pour une période déterminée ou indéterminée. Pourtant, les agences qui font de la dotation ne connaissent pas une telle solution.
Amoindrir les pensions du fédéral pour rendre la retraite moins accessible n’est pas la solution au problème, de mettre en garde M. Gordon. « La pension moyenne, particulièrement pour les femmes, est loin d’être généreuse. En 2005, une retraitée du secteur public fédéral touchait en moyenne une pension de 14 185 $. »
« Si l’on veut s’adapter au changement démographique et s’assurer que les Canadiens sont bien servis par la fonction publique, il faut faire preuve de flexibilité, dit-il. C’est la flexibilité qui permet aux travailleurs de passer progressivement à la retraite et de rester en poste en effectuant moins d’heures, facilitant ainsi le transfert des connaissances et de l’expérience aux nouveaux employés qui reflètent la diversité du Canada. »