Après une année 2020 en dents de scie pour les promoteurs de régimes à prestations déterminées (PD), le ciel s’est dégagé plus tôt cette année. Les ratios de provisionnement des régimes ­PD sont maintenant à un niveau record. Plusieurs promoteurs se penchent donc à nouveau sur une gestion de risque plus serrée. Dans cet environnement, les perspectives pour l’achat de rentes continuent d’être particulièrement enviables.

Le marché canadien des rentes collectives a connu un essor important dans les dernières années. Au total, la ­Sun Life estime les souscriptions à plus de 14 milliards de dollars de rentes pour environ 60 000 participants depuis 2018. Ceci inclut le premier mégacontrat de 1,8 G$ en 2020 avec la Compagnie General ­Motors du ­Canada ainsi que d’autres transactions de taille. D’ailleurs, plusieurs de ces transactions ont été orchestrées à partir du ­Québec avec l’appui des promoteurs et consultants de la province.

Et ce n’est qu’un début : les mégacontrats sont appelés à se multiplier. Si chaque promoteur est différent et poursuit ses propres objectifs, deux attraits principaux sont souvent cités :

  • ­Une meilleure gestion des risques de retraite : ­l’assureur prend en charge les risques démographiques, comme la longévité, et les risques de marché reliés aux investissements
  • Une sécurité des prestations renforcée : le cadre réglementaire strict dans lequel évoluent les assureurs aide à augmenter la sécurité liée au paiement des rentes

Comment s’assurer du succès d’une transaction ?

Plusieurs bonnes pratiques se dessinent, au ­Québec et partout au pays. Au centre de ­celles-ci, on retrouve une étroite collaboration entre les promoteurs de régimes, les consultants et les assureurs. Voici quelques pratiques exemplaires qui ont pris racine dans le marché canadien :

Gouvernance solide – ­Un achat de rentes représente bien souvent une opération de « cession d’entreprise » considérable. Très tôt dans le projet, il faut identifier et informer les principaux décideurs, incluant le comité de retraite pour les régimes au ­Québec. Le plan de projet doit aussi inclure une définition claire des critères de décision.

Structure harmonieuse – ­La rétroaction fournie par les assureurs quant aux aspects uniques d’une transaction aidera à bien structurer l’entente. Il est donc bon d’entreprendre des démarches plusieurs mois avant la date de souscription voulue. Ceci génère l’intérêt des assureurs et leur donne le temps de rassembler des actifs de qualité en vue d’offrir des prix remarquables.

Étude de longévité – L’estimation de l’espérance de vie des participants visés par la transaction peut modifier le prix de plusieurs points de pourcentage. Dans le cas d’un mégacontrat ou quand l’expérience est disponible, les assureurs voudront habituellement mener une étude de longévité. Cela leur permettra de réduire les marges d’incertitude, entraînant fréquemment un meilleur prix pour le promoteur.

De multiples autres considérations peuvent aussi entrer en jeu, par exemple les ramifications des règles de provisionnement – particulièrement essentielles avec les récents changements pour les régimes québécois.

Il est à noter que les pratiques exemplaires émergentes s’appliquent souvent aussi bien aux transactions de plus petite taille. Ceci pousse le marché canadien vers une efficacité qui permet d’exécuter un plus grand nombre de transactions chaque année.

Et si l’inflation devenait un risque plus important ?

Dans les deux dernières décennies, l’inflation n’a pas retenu l’attention des promoteurs de régimes PD. En revanche, ce risque fait couler beaucoup d’encre en 2021. Heureusement, ceux qui ont des régimes liés à l’inflation, comme c’est le cas pour plusieurs au ­Québec incluant de nombreux régimes du secteur public, peuvent aussi compter sur les achats de rentes pour gérer ce risque.

Depuis 2015, le marché canadien a enregistré plus de 30 transactions de rentes indexées pour un total de plus de 2 G$. Le marché est compétitif et des solutions innovatrices du côté des assureurs existent pour prendre en charge ce risque.

En fin de compte, les marchés ont accordé aux promoteurs de régimes ­PD un répit bien nécessaire. Ceux-ci peuvent profiter de ce temps pour travailler avec leurs consultants afin de réévaluer leur risque de retraite. Les conseillers en retraite sont très bien outillés pour aider à déterminer si un achat de rentes peut convenir. Et le ­Québec est un environnement fertile pour les promoteurs : l’expertise pointue et le désir d’innover s’y retrouvent en abondance !


• Ce texte a été publié dans l’édition de septembre 2021 du magazine Avantages.
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