Les grandes caisses de retraite américaines sont engagées dans un mouvement de diminution des placements en actions, pour privilégier encore plus les investissements dans le crédit.

Malgré le regain des performances des actions depuis le début de l’année, les grandes caisses de retraite américaines ne démordent pas de leur tendance à investir de plus en plus dans le crédit, réduisant leur exposition aux actions.

Le conseil d’administration de la caisse des retraite des enseignants de Californie (Clastrs) vient ainsi de décider de réduire de 42 % à 38 % la part accordée aux actions dans le portefeuille du deuxième plus grand acteur aux États-Unis, rapporte le Wall Street Journal.

Calstrs s’apprête également à augmenter les actifs sensibles à l’inflation, un an et demi après le début d’une période de flambée des prix. Cela inclut des placements en hausse dans les matières premières et dans les infrastructures privées, dont la part totale sera haussée à 7 % du portefeuille. La part du capital-investissement doit passer de 13 % à 14 %. Enfin, la part des titres à revenu fixe passera de 13 % à 15 %, une augmentation entièrement consacrée au crédit privé.

Ces décisions de Calstrs reflètent une tendance de fond parmi les principales caisses de retraite américaines qui contrôlent l’épargne-retraite des travailleurs du secteur public. Ces régimes à prestations déterminées (PD) s’orientent vers des politiques plus agressives afin d’atteindre leurs objectifs de versement de pensions.

La caisse de retraite de l’État de Floride étudie la possibilité de faire passer de 54 % à 40 % la part allouée aux actions dans son portefeuille. Les obligations cotées en bourse seraient davantage recherchées avec une allocation passant de 18 % à plus de 30 %. Le crédit privé verrait sa part passer de 1% à un éventail compris entre 2 % et 4 %. Les scénarios établis par Aon pour argumenter ces choix prévoient une baisse de moitié de la valeur des actions d’ici trois ans.

Dans un contexte de ralentissement de la croissance économique, la réduction de l’exposition aux actions permet aux caisses de retraite d’écarter l’impact de ce coup de frein, pour se tourner vers des placements plus prometteurs comme le crédit privé et les titres à revenu fixe.