Les caisses de retraite ont beau être préoccupées par la situation actuelle de leurs investissements, plusieurs d’entre elles tentent déjà d’anticiper le comportement à long terme des titres qu’ils détiennent en portefeuille.

L’Ontario Municipal Employment Retirement System (OMERS) a mis sur pied une équipe spéciale chargée de fournir des analyses sur ce à quoi le monde pourrait ressembler dans une ère post-pandémique, rapporte Bloomberg.

Plus précisément, le régime de retraite, dont l’actif sous gestion atteint 109 milliards de dollars, tente de prévoir comment réagiront les différentes entreprises dans lesquelles il investit.

« Malheureusement, certaines de nos entreprises ne parviendront pas à s’en sortir, c’est un fait, mentionne Blake Hutcheson, qui prendra la direction de l’investisseur institutionnel au mois de juin. En immobilier, certains de nos investissements pourraient mettre des mois, voire des années à revenir à leur niveau d’il y a quelques semaines. »

Les infrastructures se montrent toutefois plus résilientes dans des moments difficiles comme actuellement, car les gouvernements ont tendance à s’impliquer dans le secteur, ajoute-t-il. L’année dernière, OMERS a réduit sa pondération en actions et a augmenté son exposition aux infrastructures. Elle a également réduit légèrement sa répartition en placements privés et en immobilier.

Tests de résistance

Le Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l’Ontario (Teachers) a de son côté mandaté certains équipes internes pour commencer à effectuer des tests de résistance (stress tests) sur les titres détenus en portefeuille afin de déterminer dans quelle mesure ils seront affectés par la crise de la COVID-19. L’investisseur institutionnel travail aussi étroitement avec les départements de trésorerie des sociétés en portefeuille afin de résoudre d’éventuels problèmes de liquidité, explique la responsable des marchés boursiers de l’institution, Jane Rowe.

« La crise touche chaque société du portefeuille de manière différente. Certaines entreprises ne survivront peut-être pas, mais nous sommes là pour les soutenir, souligne-t-elle. Les centres d’entraînement et les entreprises de gestion des déchets ne sont pas touchées au même degré, par exemple. »

Le régime ontarien a également embauché une firme de consultation et une firme d’audit pour aider les sociétés dans lesquelles il investit à exploiter le mieux possible les différentes ressources à leur disposition, en particulier les programmes de soutien gouvernementaux.