Le sénateur américain Marco Rubio veut faire adopter une loi qui empêcherait un régime de retraite fédéral d’investir une partie de son actif en Chine, alors que les tensions commerciales et politiques entre les deux pays sont à leur plus haut.

Le Federal Retirement Thrift Investment Board (FRTIB) a récemment choisi d’utiliser un indice d’actions mondiales de MSCI qui inclut des sociétés chinoises. Une décision qui n’a pas plu au républicain Marco Rubio. « Il est maintenant clair que [le FRTIB] n’agira pas dans l’intérêt supérieur des États-Unis, qu’il ne renversera pas cette décision malavisée et qu’il ne protégera pas notre intérêt national », a déclaré le sénateur par voie de communiqué, rapporte Reuters.

« C’est pourquoi je présenterai un projet de loi bipartite pour s’assurer que l’épargne-retraite fédérale ne soit jamais une source de financement pour le Parti communiste chinois au détriment de la prospérité future de notre pays », a-t-il poursuivi.

Les déclaration de M. Rubio s’inscrivent dans un contexte de tensions commerciales exacerbées entre les États-Unis et la Chine, et au moment où la Maison Blanche tente de limiter les flux de capitaux américains vers les entreprises chinoises.

Mieux refléter le marché boursier mondial

Le FRTIB administre les fonds du Thrift Saving Plan, un régime de retraite à cotisation déterminée (401(k)) pour les employés du gouvernement fédéral et des membres de l’armée américaine. Il détient un actif de près de 600 G$ US.

Jusqu’à maintenant, le régime utilisait un indice de MSCI qui suit la performance des actions mondiales, mais qui exclut la Chine. Mais pour s’exposer de façon plus fidèle au marché boursier mondial, les gestionnaires du régime souhaitent plutôt suivre l’indice MSCI All Country Worl ex-U.S. Investable Market Index, qui représente 99 % du marché des actions à l’échelle mondiale. Les titres chinois pèsent pour 7,5 % dans le total de l’indice.

Selon Marco Rubio, certaines des sociétés incluses dans cet indice « contribuent aux activités militaires du gouvernement chinois, à l’espionnage et aux violations des droits de la personne ».

MSCI affirme de son côté qu’aucune loi américaine interdit aux fournisseurs d’indices de marché de créer des indices contenant des titres chinois, ou encore aux investisseurs américains de négocier des valeurs mobilières chinoises.

MSCI, tout comme les autres grands fournisseurs d’indices boursiers, ont augmenté le poids des sociétés publiques chinoises dans leurs indices au cours des dernières années.