Les investisseurs institutionnels s’attendent à ce que l’offre de fonds axés sur les catégories d’actifs non traditionnels continue de croître au cours de l’année à venir, mais soulignent la nécessité que ces fonds adoptent une orientation ESG plus forte.

Plus de trois investisseurs institutionnels américains et britanniques sur quatre (78 %) s’attendent ainsi à une augmentation du nombre de fonds non traditionnels disponibles sur le marché cette année et l’année prochaine, selon une étude du fournisseur de services d’administration de fonds Ocorian. À l’inverse, seulement 15 % estiment que le nombre de fonds non traditionnels va diminuer compte tenu de l’environnement macroéconomique et boursier actuel caractérisé par la volatilité, la hausse des taux d’intérêt, l’inflation et la guerre en Ukraine.

L’attrait pour les fonds non traditionnels est toutefois intimement lié à l’intégration des critères ESG. Environ 40 % des investisseurs institutionnels interrogés sont « tout à fait d’accord », et 51 % « légèrement d’accord », pour dire qu’il sera de plus en plus difficile pour les gestionnaires de lancer de nouveaux fonds sans tenir compte des enjeux ESG. Seuls 9 % des répondants jugent que les gestionnaires peuvent mettre en marché de nouveaux fonds sans se soucier d’y intégrer les critères ESG.

L’importance croissante accordée aux questions ESG au sein des fonds non traditionnels peut contribuer à expliquer pourquoi certains gestionnaires d’actifs alternatifs chercheront à lever des fonds sur le marché privée plutôt que de tenter une inscription sur les marchés publics. Environ 84 % des investisseurs interrogés s’attendent à ce que les gestionnaires de fonds non traditionnels lèvent de plus en plus de fonds privés au cours des 18 prochains mois. Seuls 13 % ne s’attendent pas à une augmentation des levées de fonds privées.

La principale raison identifiée par l’étude est que la levée de fonds privée permet aux gestionnaires d’accéder à différents types d’investisseurs. Les investisseurs institutionnels ont cité le coût et l’impact des changements réglementaires comme les deuxième et troisième raisons les plus probables pour encourager les gestionnaires de fonds alternatifs à lever des fonds privés.

« Malgré les conditions actuelles du marché et les défis macroéconomiques croissants, la confiance dans l’inscription de nouveaux fonds non traditionnels est présente, ce qui se reflète dans la demande refoulée que nous observons, souligne Gerry Warwick, directeur des services de fonds au Royaume-Uni et en Irlande à Ocorian. Le dernier trimestre de cette année et l’année prochaine seront potentiellement très chargés, ce qui pourrait profiter aux fonds qui sont prêts à s’inscrire plus tôt. Cela dit, les exigences en matière d’inscription suscitent toujours des inquiétudes, ce qui stimule l’intérêt pour les levées de fonds privés. »