Les plus grandes caisses de retraite canadiennes profitent de la modération des banques pour augmenter toujours plus leurs allocations dans le secteur du crédit privé.

Les principales caisses de retraite du Canada continuent leur expansion dans le secteur du crédit privé et, pour certaines, de manière considérable.

Le Régime de pensions du Canada (RPC), le Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l’Ontario (RREO), le Régime de retraite des employés municipaux de l’Ontario (Omers), OPTrust, le Healthcare of Ontario Pension Plan (HOOPP) et la British Columbia Investment Management Corporation (BCI) ont tous l’intention d’augmenter leur exposition au crédit privé, rapporte Reuters.

Investissement RPC entend même doubler son portefeuille de crédit global pour atteindre environ 115 milliards de dollars, dont une partie notable sera consacrée au crédit privé.

Et parmi toutes les caisses de retraite canadiennes, c’est la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) qui a le plus augmenté ses allocations au crédit privé au cours de chacune des quatre années de 2019 à 2022.

Cette tendance s’explique par le recul relatif des banques sur le marché du crédit privé. Dans le monde entier, les banques ont été contraintes de respecter des exigences plus strictes en matière de fonds propres, ce qui les a obligées à renoncer à certains prêts.

Les caisses de retraite, qui ne sont pas soumises au même contraintes, continuent de vouloir profiter des opportunités offertes par ce secteur. Le crédit privé est devenu populaire parmi les régimes de retraite et les assureurs parce qu’il offre des rendements plus élevés que les produits à revenu fixe traditionnels et une meilleure protection contre les baisses que les actions.

L’écart de prix entre le crédit privé et les actions se resserre, alors que les rendements du crédit privé sont très proches de ceux des actions. Cependant, le risque est moindre en matière de crédit privé.

Le fournisseur de données Preqin prévoit que les actifs de crédit privé sous gestion atteindront 2 800 milliards de dollars dans le monde d’ici à 2028, contre 1 500 milliards de dollars en 2022.

Les autorités de régulation ont déjà fait part de leur inquiétude quant à la croissance rapide du secteur, qui fait partie d’une industrie bancaire parallèle en plein essor, d’autant plus que la flambée des coûts d’emprunt et la faiblesse de l’économie augmentent les risques de défaillance des entreprises.