La crise économique engendrée par les mesures de lutte à la COVID-19 a eu des effets mitigés sur l’intégration des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) par les investisseurs institutionnels, révèle un rapport d’Edelman.

D’un côté, la presque totalité (95 %) des investisseurs institutionnels canadiens ont admis avoir réduit la priorité qu’ils accordent aux facteurs ESG sur les sociétés dans lesquelles ils investissent depuis le début de la pandémie. De l’autre côté, la même proportion de répondants s’attendent néanmoins à ce que les entreprises intensifient l’intégration des facteurs ESG à l’échelle de leurs activités et de leur équipe de direction.

Par ailleurs, l’étude révèle que la quasi-totalité des firmes sondées comptent désormais un spécialiste de l’ESG parmi leurs rangs. En outre, 90 % des investisseurs disent refuser d’investir dans des sociétés qui ne divulguent pas leur performance ESG de manière suffisamment transparente.

« Les investisseurs s’intéressent plus que jamais aux efforts des entreprises en matière de lutte contre les changements climatiques, ou encore de diversité et d’inclusion, soutient Nina Godard, directrice nationale des communications financières d’Edelman Canada. L’intégration des critères ESG est essentielle pour les entreprises canadiennes qui souhaitent se montrer à la hauteur de cette nouvelle norme universelle. Et les défis financiers et opérationnels posés par la pandémie n’y changent rien. »

Les rendements liés à la responsabilité sociale

Pour 84 % des investisseurs institutionnels interrogés, profits et responsabilité vont de pair, et leurs attentes sont encore plus élevés envers les sociétés rentables, comparativement aux entreprises en difficulté. Pour 95 % des investisseurs institutionnels sondés, les actions des sociétés affichant une performance supérieure selon les critères ESG méritent une valorisation plus élevée.

Concernant plus spécifiquement les enjeux de diversité et d’inclusion, qui ont été au cœur de l’actualité au cours des derniers mois, 65 % des répondants jugent que la diversité au sein du conseil d’administration favorise leur confiance envers une entreprise, une hausse de 19 points de pourcentage par rapport à l’année précédente. Les mesures de diversité et d’inclusion influencent les décisions de placements de 80 % des investisseurs institutionnels canadiens sondées.

Autre fait intéressant à noter, le critère social supplante pour la première fois les considérations environnementales et de gouvernance comme principal levier de confiance envers les entreprises en portefeuille.

Les investisseurs plus activistes

Si les investisseurs ont longtemps fait preuve de discrétion dans leurs relations avec les sociétés dans lesquelles ils investissent, ils s’expriment aujourd’hui beaucoup plus ouvertement. Ainsi, 92 % des investisseurs institutionnels canadiens affichent un intérêt accru envers une approche de placement activiste, soit une hausse de 17 points par rapport à l’année précédente.

Plus précisément, dans un horizon de six mois, 91 % des répondants se disent prêts à aborder la culture d’entreprise avec les conseils d’administration, 88 % souhaitent parler de la gestion du capital humain, et 82 % pourraient soulever certaines questions entourant la diversité et l’inclusion. Dans la même veine, les investisseurs désirent une plus grande corrélation entre la rémunération des cadres et la performance ESG.

Le 24 novembre, ne manquez pas le webinaire La diversité, une question de rentabilité autant que d’équité organisé par Avantages et Desjardins Gestion internationale d’actifs. Inscrivez-vous ici.