L’une des plus grandes caisses de retraite d’Australie a opposé une fin de non-recevoir à un groupe d’activistes qui réclamait que l’investisseur retire ses placements dans certaines des entreprises les plus polluantes de la planète. Selon la caisse, la stratégie consistant à demeurer investi de façon à exercer son influence sur ces sociétés est plus efficace.

Alors que de plus en plus d’investisseurs institutionnels partout dans le monde se fixent des cibles de réduction de l’empreinte carbone de leurs portefeuilles, le Health Employees Superannuation Trust Australia (HESTA), dont l’actif atteint 55 milliards de dollars australiens (environ 49 G$ CAN) n’a pas l’intention de suivre le mouvement, rapporte Bloomberg. « Retirer nos investissement dans certaines entreprises et fixer des cibles de décarbonisation de nos portefeuilles ne permettra pas de réaliser une transition ordonnée vers une économie à faible émission de carbone », a déclaré la présidente et chef de la direction de la caisse de retraite, Debby Blakey.

La pression monte sur les investisseurs institutionnels australiens pour qu’ils se retirent du secteur des énergies fossiles dans la foulée des graves incendies qui ont ravagé le pays au cours des derniers mois. Les protestations ne viennent pas seulement des environnementalistes, mais également des participants de régimes de retraite.

L’intensité carbone des portefeuilles d’actions australiennes et internationales de HESTA est supérieur de 1 % à ses indices de référence en raison d’une exposition accrue à des secteurs très polluants, souligne Bloomberg. Cette exposition devrait diminuer au fil du temps, précise l’investisseur institutionnel.

HESTA a rejoint l’initiative Transition Pathway, un programme mondial qui évalue le niveau de préparation des entreprises à passer à une économie à faible émission de carbone. Debby Blakey soutient que les données qu’obtiendra la caisse de retraite permettra d’engager des discussions avec les sociétés en portefeuille sur la transition de leur modèle d’affaires.

« Cela nous aidera à défendre nos intérêts sans que nous ayons nécessairement à en venir au désinvestissement. C’est une stratégie beaucoup plus efficace à mon avis », dit-elle.