Les investisseurs institutionnels américains sont de moins en moins nombreux à considérer les facteurs ESG dans leurs décisions d’investissements, ce qui témoigne du clivage politique à ce sujet.

Alors que la COP27 en Égypte se penche sur la préservation du climat de la planète, la prise en compte des facteurs ESG est en déclin auprès des investisseurs institutionnels américains.

Un investisseur institutionnel américain sur trois (35 %) déclare considérer les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans ses choix d’investissements, rapporte un sondage de la firme Callan, cité par PI Online.

Il s’agit d’un déclin marqué comparativement au score de 49 % constaté l’an dernier. Et ce chiffre ne fait que baisser année après année depuis 2016.

De plus, certains investisseurs institutionnels (6 %) déclarent ne pas savoir si ils prennent en compte les facteurs ESG dans leurs décisions. 

Parmi les investisseurs institutionnels qui n’ont pas intégré l’ESG, ils ne sont que 20 % à envisager de le faire. L’an passé, ils étaient deux fois plus nombreux (40 %) à l’envisager.

Quand on se penche sur les motivations de la prise en compte des facteurs ESG, la moitié des grands investisseurs qui ont fait ce choix l’expliquent par leur devoir fiduciaire. L’intégration de l’ESG peut réduire le risque ou améliorer les rendements, affirment-ils dans le sondage.

À l’inverse, la moitié de ceux qui n’ont pas intégré l’ESG assure que les avantages de l’ESG n’ont pas été prouvés ou qu’ils ne sont pas clairs. Et un quart mettent de l’avant leur responsabilité fiduciaire pour se tenir loin des facteurs ESG.

Ces visions opposées peuvent créer des situations conflictuelles avec la clientèle des gestionnaires d’actifs, met en garde la firme Callan. Ces conflits ne sont que le reflet du clivage croissant, au sein de la sphère politique et de la société américaine, au sujet de la prise en compte des facteurs ESG.

Le sondage de Callan a été mené auprès de 109 investisseurs institutionnels américains, tels que des régimes de retraite publics et privés, ainsi que des fondations et des fonds de dotation, qu’ils soient clients ou non de la firme.