L’Association canadienne des gestionnaires de fonds de retraite presse le gouvernement fédéral d’ouvrir une vaste consultation relativement à sa décision, annoncée il y a un an, de cesser l’émission d’obligations à rendement réel.

Dans une lettre ouverte, l’association indique que la décision a été prise sans consultation approfondie des principaux acheteurs d’obligations à rendement réel, y compris les caisses de retraite.

Si les obligations à rendement réel présentent généralement un niveau de liquidité inférieur à celui des obligations nominales, note la lettre, cela ne signifie pas qu’il existe une faible demande pour ces produits. En effet, la lettre précise que les investisseurs institutionnels utilisent généralement les obligations à rendement réel dans le cadre d’une stratégie d’achat et de conservation dans le but de faire correspondre les flux de trésorerie aux paiements futurs de prestations indexées sur l’inflation.

« Cette décision a été prise sans consultation approfondie ni avertissement et a un impact sur la capacité de nos membres à investir et à gérer de manière responsable les prestations de retraite des travailleurs canadiens », a écrit Don Andrews, directeur général adjoint de l’Association canadienne des gestionnaires de fonds de retraite, dans la lettre.

Dans le contexte inflationniste actuel, les obligations à rendement réel revêtent une importance accrue en tant qu’outil permettant aux régimes de retraite de s’acquitter de leurs obligations envers leurs participants, car elles constituent la couverture la plus directe et la plus rentable contre l’inflation pour les engagements de retraite liés à l’inflation canadienne, indique la lettre.

En fait, la décision a créé un « actif mort », mettant des bâtons dans les roues des régimes de retraite qui cherchent à accroître leurs liquidités au moyen d’actifs sensibles à l’inflation. Plus important encore, comme l’a indiqué l’Association canadienne des investisseurs obligataires, les écarts entre les cours acheteurs et vendeurs se sont considérablement élargis et certaines échéances sont devenues non négociables, ce qui rend peu fiables les données du marché pour le calcul des limites de risque ».

L’association a également déclaré que la détérioration des données de marché pourrait affecter la capacité des fonds de pension à utiliser des obligations à rendement réel comme garantie dans les transactions de financement sécurisé ou de marge. « L’arrêt des émissions réduit la diversité des actifs disponibles pour les régimes de retraite et les poussera à rechercher des investissements alternatifs moins corrélés sur des marchés potentiellement plus risqués. »

« Sans un produit lié à l’inflation canadienne, le coût supplémentaire de la gestion des investissements alternatifs sera en fin de compte répercuté sur les travailleurs canadiens. »

Cet article a initialement été publié par Benefits Canada.