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Il est de plus en plus difficile pour les régimes de retraite et les assureurs canadiens de tirer leur épingle du jeu dans le secteur de la dette privée de haute qualité.

C’est que les possibilités d’investissement se raréfient dans la catégorie d’actif, alors que la crise économique a écrasé de nombreuses entreprises plus fragiles, qui n’ont plus la capacité de lever des capitaux. Les sociétés toujours performante sont pour leur part toujours fidèles aux banques, ce qui complique la vie des investisseurs institutionnels.

Le manque d’opportunités dans la catégorie d’actif pousse les caisses de retraite à accepter des rendements plus faibles ou à investir dans des entreprises détenant des cotes de crédit plus basses, rapporte Reuters. « Pour compenser les risques supplémentaires qu’elles prennent, elles incluent des clauses plus strictes dans les contrats et réduisent le montant des prêts », explique Ramesh Kashyap, directeur général des investissements alternatifs à Ninepoint Partners.

Les caisses de retraite en veulent plus

Malgré la pénurie de titres de crédit privé de bonne qualité, certains régimes de retraite vont toujours de l’avant avec leurs plans visant à augmenter leur exposition à ces actifs.

La Caisse de dépôt et placement du Québec a notamment une cible de 50 G$ investis en dette privée d’ici quatre ans. L’institution explique avoir pu continuer à déployer du capital lors de la crise de la COVID-19 notamment parce que certains investisseurs ont décidé de se retirer.

La Financière Manuvie indique pour sa part allouer moins de capitaux au crédit privé cette année en raison de la baisse de la demande de la part des emprunteurs.

Le marché n’est cependant pas totalement inaccessible pour les investisseurs institutionnels, estime Brad Meiers, responsable du marché de la dette privée à Valeurs mobilières HSBC Canada. Il s’attend à une résurgence des émissions de dette privée maintenant que les élections présidentielles américaines sont passées et que la pandémie de COVID-19 semble être sur son dernier souffle avec l’arrivée des vaccins.

Les institutions canadiennes ayant une exposition mondiale peuvent également chercher des investissements ailleurs si elles sont incapables de les trouver au pays, ajoute-t-il.

Sur les 100 milliards de dollars américains de titres de dette privée émis annuellement à l’échelle mondiale, 60 % proviennent des États-Unis, estime Gestion SLC.

Selon Deloitte, les titres de dette privée de bonne qualité rapportent un rendement annuel d’environ 10 %, comparativement à 5 % pour les obligations de sociétés canadiennes.