Même avant le début de la crise de la COVID-19, les investisseurs institutionnels mondiaux s’inquiétaient du niveau de liquidité sur le marché obligataire et se montraient de plus en plus réticents à prendre des risques, révèle une enquête d’Invesco menée à la fin de 2019.

« Les préoccupations des investisseurs se concentrent sur l’élargissement des écarts de crédit et la liquidité, des domaines qui ont été fortement testés sur le marché au cours des dernières semaines », peut-on lire dans le rapport.

En ce qui concerne le revenu fixe, les investisseurs institutionnels penchent pour l’allongement de la durée de leurs portefeuilles (29 %) au cours des 12 prochains mois. À l’inverse, seulement 10 % envisagent d’en raccourcir la durée.

Même si les taux d’intérêt étaient déjà très bas à la fin de 2019, une forte proportion de répondants s’attendait alors qu’ils continuent de descendre. Par contre, seulement 8 % des estimaient que des taux d’intérêt négatifs sur les obligations gouvernementales américaines constituait un scénario réaliste.

Les titres obligataires traditionnels perdent du terrain

Faute de rendements suffisants sur les titres à revenu fixe traditionnels, les investisseurs institutionnels poursuivent leur virage vers d’autres options comme la dette de marchés émergents, dont la pondération moyenne est passée de 3 à 6 % en un an, et les obligations de société à rendement élevé (7 % comparativement à 4 % l’an dernier). Les titres adossés à des actifs, le crédit structuré, les prêts directs, les prêts bancaires ainsi que la dette immobilière ont également connu de légères augmentations.

Par contre, la proportion d’obligations gouvernementales dans les portefeuilles a pris le chemin inverse, passant de 43 % l’année dernière à 37 % cette année. La même tendance a été observée pour les obligations de société (27 % par rapport à 36 %).

Dans l’ensemble, les investisseurs qui prennent davantage de risque sont moins préoccupés par le niveau de liquidité du marché obligataire (36 %) que les investisseurs qui détiennent des portefeuilles plus prudents (65 %).

En ce qui concerne l’intégration des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), près de la moitié (46 %) des investisseurs ont déclaré que leur adoption avait aidé leur portefeuille de titres à revenu fixe, tandis que seulement 3 % ont déclaré qu’elle avait été nuisible sur le plan des rendements.

En ce qui concerne plus particulièrement leurs placements à revenu fixe, 75 % des investisseurs ont déclaré que la responsabilité sociale était un facteur de motivation pour l’intégration des facteurs ESG, suivie des souhaits exprimés par les parties prenantes (67 %) et de l’alignement sur les convictions des bénéficiaires (60 %). La moitié des répondants ont cité l’amélioration du rendement comme facteur de motivation.