Malgré leur espérance de vie supérieure, les femmes de nombreux pays peuvent toucher leur prestations de retraite plusieurs années avant les hommes. Le quotidien français Le Monde s’est penché sur la question.

La base de données sur l’âge de départ à la retraite en fonction du genre de la Banque mondiale permet de constater que 47 pays dans le monde permettent aux femmes de partir à la retraite avant les hommes. À l’inverse, nulle part sur la planète les hommes peuvent obtenir leurs prestations de retraite sans pénalité avant les femmes.

L’écart est parfois minime. Par exemple, en Suisse, les femmes peuvent partir à la retraite à 64 ans, soit un an plus tôt que leurs concitoyens masculins. Le même écart est également observé en Bolivie, en Albanie et en Angola.

En Chine par contre, la différence est énorme. Alors que les hommes peuvent partir à la retraite à l’âge de 60 ans, les femmes peuvent recevoir leurs prestations dix ans plus tôt, soit à 50 ans.

Dans la plupart des pays qui autorisent les femmes à toucher leur rente plus tôt, l’écart est de cinq ans. C’est le cas de nombreux États sud-américains (Brésil, Argentine, Chili), asiatiques (Vietnam, Laos, Mongolie), du Moyen-Orient (Iran, Arabie Saoudite, Irak, Yémen, Jordanie), de même qu’en Russie.

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Un phénomène culturel?

À l’échelle mondiale, les femmes vivent en moyenne jusqu’à l’âge de 73 ans, contre 69 ans pour les hommes, selon le dernier rapport de l’ONU publié en 2017. Il est également démontré que les hommes exercent des métiers plus dangereux. Sur environ 2,3 millions de morts liés à l’activité professionnelle chaque année dans le monde, 1,47 millions sont des hommes, a recensé l’Organisation internationale du travail.

Pourquoi alors les femmes sont-elles autorisées à prendre leur retraite plus tôt dans près du quart des pays du globe? Aucune étude n’apporte de réponse claire, mais il semblerait que cette pratique soit avant tout liée à la culture de chaque pays concernant la place des femmes dans la société. On peut d’ailleurs remarquer que le phénomène est surtout présent dans les sociétés non occidentales, soit en Asie, en Amérique du Sud et en Afrique.

Une autre hypothèse avancée par Le Monde est que les femmes assument une plus grande part des tâches domestique et de l’éducation des enfants, en plus d’avoir la capacité de donner naissance.

Changer de sexe pour gagner cinq ans de retraite

Bien au fait des lois de son pays, un Argentin de 59 ans a décidé de changer de sexe pour partir à la retraite plus tôt, rapporte l’Agence France-Presse. Sergio, un fonctionnaire du ministère des Impôts, est ainsi devenu Sergia et pourra donc toucher ses prestations dès 60 ans, alors qu’il aurait dû attendre cinq ans de plus s’il était resté un homme.

Selon la presse argentine, Sergia vit en couple avec une jeune femme et aurait abusé d’une loi permettant aux travestis de changer de sexe à l’état civil sans opération.

« C’est un cas manifeste d’abus, de détournement de droits à la retraite et de la loi sur l’identité sexuelle », a déploré à l’AFP le directeur des services de l’état civil de la province de Salta, Matías Assennato.

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