Les femmes prennent leur retraite en disposant d’un revenu de 30 % inférieur à celui des hommes et doivent travailler deux ans de plus pour s’assurer d’épargner un revenu suffisant pour leur retraite, selon de récentes données de Mercer.

Ainsi, les femmes qui ont pris leur retraite récemment disposaient d’environ 30 000 $ de moins que les hommes. Comme ces derniers prennent leur retraite en ayant épargné, en moyenne, 100 000 $, le déficit d’épargne-retraite atteint donc 30 %.

C’est avant tout le taux d’épargne plus faible des femmes qui expliquerait cet écart. Selon Mercer, il est 0,81 point de pourcentage inférieur à celui des hommes en moyenne. Pour avoir un revenu équivalent à la retraite, les femmes doivent compenser en travaillant deux ans de plus. Problème supplémentaire : les femmes ont une espérance de vie supérieure aux hommes, ce qui augmente encore davantage la pression sur leur épargne-retraite.

L’écart de rémunération persistant entre les hommes et les femmes et une plus grande probabilité d’interruptions de carrière pour les femmes, un phénomène important notamment constaté lors de la pandémie de COVID-19, explique aussi les difficultés vécues par ces dernières à planifier leur retraite.

Pour en arriver à ces conclusions, Mercer a analysé plus de 14 000 soldes de comptes de régimes de retraite collectifs.

« Selon notre analyse, même si elles font tout ce qu’il faut en matière d’épargne, les femmes disposent d’une épargne-retraite inférieure à celle des hommes en raison de facteurs structurels, affirme Jillian Kennedy, membre du partenariat et responsable du domaine Mieux-être financier de Mercer. Il incombe aux employeurs de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour résoudre le déficit d’épargne-retraite. »

Des pistes d’actions

Concrètement, les employeurs doivent commencer par effectuer un diagnostic de préparation à la retraite, qui examine le degré de préparation à la retraite de l’ensemble de la main-d’œuvre de l’organisation, soit les hommes, les femmes, tant les jeunes que les plus vieux.

En outre, les employeurs doivent penser à revoir la conception de leur régime : ils peuvent procéder à un examen de la compétitivité des frais payés par les participants et s’assurer que leur régime tient compte des réalités du décaissement dans un contexte d’incertitude sur le plan économique.

Au-delà de la conception, les employeurs ont aussi intérêt à investir dans les communications afin de sensibiliser les employés aux outils d’épargne qui leur sont offerts et de les informer des cotisations de contrepartie de l’employeur auxquelles ils pourraient avoir droit. Ces communications peuvent prendre la forme d’annonces lors d’assemblées générales du personnel, de courriels transmis à intervalles réguliers ou de rencontres individuelles entre les employés et leur gestionnaire.

Sur le plan des placements

À noter que ce ne sont pas les rendements qui sont en cause dans le plus faible niveau d’épargne-retraite des femmes. L’écart moyen n’est que de 0,1 % entre les comptes des hommes et des femmes, à l’avantage de ces dernières. Selon Mercer, les rendements légèrement meilleurs constatés chez les femmes sont probablement attribuables au fait qu’elles optent davantage pour des solutions diversifiées dans le cadre des régimes de retraite en milieu de travail, un constat qui s’applique à tous les groupes d’âge.

Pour s’assurer que les employés, hommes comme femmes, tirent le meilleur parti de leur régime de retraite, les employeurs doivent mettre en place des politiques de placement intelligentes, notamment en orientant par défaut les employés vers des fonds à date cible ou vers d’autres solutions de placement qui répondent aux besoins des employés, soutient Mercer. Les employés qui veulent se préparer à la retraite ne peuvent pas se contenter de placement à revenu fixe, mais plutôt chercher la croissance. En orientant par défaut les participants vers des fonds à date cible, les employeurs s’assurent que la meilleure décision est la plus simple à prendre, souligne le rapport.