Les régimes de retraite publics américains ont tellement réduit leurs liquidités qu’ils pourraient devoir accepter de perdre de l’argent pour payer les pensions.

Les allocations de liquidités sont tombées à leur niveau le plus bas depuis sept ans, car les régimes de retraite bloquent de plus en plus de montants sur des investissements alternatifs afin de trouver des rendements plus élevés, relève le Wall Street Journal.

Mais cette diminution des liquidités représente un risque alors que le nombre de retraités ne cesse de croître. Une pénurie de liquidités contraindrait donc les régimes de retraite à vendre des actifs à perte pour être capables de payer les pensions.

Les fonds de pension publics visent désormais à conserver environ 0,8 % de leurs avoirs en liquidités, selon les données du Boston College Center for Retirement Research.

Cependant, les régimes de retraite continuent à se tourner de plus en plus vers les placements alternatifs pour atteindre leurs objectifs de rendement. Ainsi, le California Public Employees’ Retirement System, qui vise un rendement de 6,8 % pour ses 496 milliards de dollars US, prévoit d’investir davantage sur les marchés privés. Ce régime de retraite va même emprunter jusqu’à 5 % du fonds et  conserver moins de liquidités pour atteindre cet objectif, selon un plan approuvé par le conseil d’administration ce mois-ci. Et d’autres fonds de pension investissent toujours plus de capitaux dans l’immobilier, le capital-investissement ou la dette privée.

En prenant cette orientation, les régimes de retraite réduisent leur marge de manoeuvre. Or, la proportion de retraités rapportée au nombre de travailleurs continue d’augmenter. Dans le Connecticut, plus d’un quart de la main d’œuvre est admissible à la retraite entre juin 2020 et juin 2022, selon le Boston Consulting Group (BCG).

Des liquidités ou des pertes?

Bien sûr, les régimes de retraite peuvent trouver des liquidités en cédant certains actifs. C’est ce qu’ils ont fait dans le passé en vendant des obligations quand les marchés boursiers étaient en baisse.

Mais depuis vingt ans, les régimes de retraite ont réduit la portion de leur portefeuille investie en obligations, la faisant passer de 33 % à 24 %, selon le BCG. En effet, la baisse des taux d’intérêt a fait des obligations un frein au rendement.  Et cette tendance n’est pas prête de s’inverser. L’inflation érode encore plus la valeur des titres à revenu fixe.

Les régimes de retraite pourraient se retrouver dans une situation où ils devraient vendre à perte des actions ou des placements alternatifs pour faire face aux versements des pensions de retraite. Les ventes d’actions ordinaires pourraient afficher de lourdes pertes si elles devaient se dérouler à un moment où les marchés sont instables. Aussi, la vente de placements alternatifs avant l’échéance prévue pourrait creuser les pertes.

Le défi majeur des régimes de retraite est ainsi devenu de trouver un substitut à ce que les obligations permettaient autrefois: fournir du rendement en période de prospérité et des liquidités accessibles en période de crise.