À partir de la gauche : Pierre-Luc Trudel (Avantages), Maria-José Perea, Diane Lafontaine

Au cours des dernières années, les innovations technologiques ont permis à des petits joueurs de se tailler une place dans l’industrie financière, jusque-là dominée par les géants. Déjà bien implantées dans le secteur bancaire de détail, les fintech commencent à faire leur apparition dans les régimes collectifs de retraite.

« Les fintech auront un gros impact sur l’expérience client dans les régimes CD, souligne Maria-José Perea, directrice, solutions d’affaires chez Desjardins Assurances. Nos clients sont habitués d’acheter un item en ligne sur Amazon en quelques clics. Ils s’attendent à vivre la même expérience dans le cadre de leur régime CD. »

L’arrivée des fintech dans le secteur des régimes d’accumulation de capital a été une bouffée d’air frais, poursuit Diane Lafontaine, vice-présidente adjointe à la Financière Sun Life. « Elles ont amené une disruption dans notre industrie, qui ne se transformait pas très rapidement. Cela nous a poussé à accélérer notre innovation et à devenir plus efficace. »

En concluant des partenariats avec des fintech, les grands assureurs sont en mesure d’offrir de nouveaux services à leurs clients. Desjardins s’est notamment associé avec une fintech dans le cadre d’une campagne pour inciter les participants à prendre en main la planification de leur retraite.

« Avec des vidéos qui mettaient de l’avant leur objectif de retraite et qui contenaient des recommandations personnalisées, on voulait encourager les participants à passer à l’action. Les résultats ont été excellents : 30 % des participants ont apporté des modifications à leur régime après le visionnement », indique Maria-José Perea.

Des fintech, il en existe des milliers, et il n’est pas facile pour les consommateurs de savoir lesquelles offrent des produits prometteurs et lesquelles risquent de fermer leur porte demain. C’est là que les grandes institutions financières ont un rôle à jouer, explique Diane Lafontaine.

« On a la capacité de faire le tri, de dénicher les meilleures et de leur donner accès à nos plateformes. Les fintech ont de bonnes idées, mais peu de clients. De notre côté, nous avons beaucoup de clients, et nous sommes capables de reconnaître les bonnes idées. »

Entre les assistants vocaux personnels, la réalité virtuel et l’intelligence artificielle, il peut être facile de perdre de vue les réels objectifs que l’on veut atteindre en intégrant de nouvelles technologies, prévient toutefois Maria-José Perea.

« Il faut être prudent avec toute la frénésie entourant la technologie et rester centré sur les besoins réels. On teste des concepts, mais on ne se lance pas partout. Il faut qu’il y ait des bénéfices réels en bout de ligne. »

Et l’humain dans tout ça? L’intelligence artificielle remplacera-t-elle peu à peu les contacts humains dans les régimes collectifs de retraite?

« La technologie peut grandement aider pour les transactions courantes, mais quand vient le temps de prendre des décisions plus complexes, comme la mise en place d’un plan de décaissement par exemple, prendre le temps de s’asseoir avec un humain sera toujours essentiel », répond Maria-José Perea.

« L’humain va prendre une place plus intéressante. Les processus simples et la paperasse pourront être automatisés, ce qui donnera le temps au conseiller d’avoir une conversation plus intéressante avec ses clients », ajoute Diane Lafontaine.

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