Malgré des décennies de croissance économique, la Chine peine à financer la retraite de sa population et envisage maintenant de créer une nouvelle société d’État pour inciter les Chinois à épargner pour leur retraite.

Selon Bloomberg, cette société d’État serait placée sous la responsabilité de la China Banking and Insurance Regulatory Commission (CBIRC) et aurait pour actionnaires des banques et des sociétés d’assurance détenues par l’État. L’objectif du projet est de développer un financement à plus long terme de la retraite tirant parti des marchés des capitaux afin de compléter la pension versée par l’État.

En effet, les retraités chinois dépendent pour la vaste majorité des prestations publics : à peine 58 millions de personnes sur une population de plus d’un milliard bénéficient de régimes de retraite d’employeurs. L’épargne-retraite personnelle, le « troisième pilier » n’en est qu’à ses balbutiements.

Ce « troisième pilier », tel que désigné par les autorités chinoises, vise à offrir des options « commerciales » aux Chinois pour préparer leur retraite grâce à leur propre épargne. Certaines initiatives avaient été tentées en 2018, notamment un produit d’épargne-retraite à imposition différée (un genre de REER en somme) et des fonds communs de placement axés sur la retraite. Ces mesures n’ont cependant pas encore montré d’effets majeurs sur le niveau de préparation à la retraite des Chinois en raison de leur faible utilisation.

Il y a 20 ans, la Chine a aussi créé un régime de retraite connu sous le nom de National Council for Social Security Fund. Mais après deux décennies d’existence, il ne possède qu’un actif sous gestion de 2 600 milliards de yuans, soit environ 500 milliards de dollars canadiens. Une somme dérisoire quand l’on sait que la Chine compte plus de 1,3 milliard d’habitants.

Le vice-ministre des Ressources humaines, You Jun, a expliqué que le nouveau système de retraite personnel géré par la société d’État sera volontaire et soutenu par des crédits d’impôt. L’actif sera géré selon des méthodes « basées sur les marchés », a-t-il ajouté sans donner plus d’explications.

D’ici la fin de 2025, la Chine pourrait compter plus de 300 millions de personnes âgées. Le déficit d’épargne-retraite atteindrait alors 10 000 milliards de yuans dans dix ans, soit environ 1 900 milliards de dollars canadiens.

« Le vieillissement de la population est en effet un très grand défi, et nous étudions activement les moyens d’y faire face », a déclaré le président de la China Banking and Insurance Regulatory Commission, Guo Shuqing, lors d’une réunion d’information à Pékin la semaine dernière.

La plus grande réserve d’actif de Chine est constituée du fonds souverain de 1000 G$ US de la China Investment Corporation. L’institution ne gère toutefois pas d’actif de retraite.