Le gouvernement français a obtenu l’adoption de son projet de loi du report de l’âge de la retraite à 64 ans, dans un lourd contexte politique et social.  

L’âge de la retraite sera reporté de deux ans en France, passant de 62 à 64 ans.

Les deux votes de défiance présentés par des groupes d’opposition ont échoué à réunir une majorité, ce qui entraîne automatiquement l’adoption de la réforme des retraites.

L’âge légal de la retraite passera ainsi de 62 à 64 ans, sous condition de la validation par le Conseil constitutionnel. La première ministre Élisabeth Borne a en effet annoncé qu’elle allait demander cette validation de la constitutionnalité de la réforme.

En France, tous les travailleurs atteignant l’âge légal de la retraite ont le droit de demander une pension du gouvernement, en fonction de la durée de leurs cotisations au système public. Si ils n’ont pas cotisé pendant une durée suffisante, ils doivent attendre l’âge de 67 ans pour obtenir leur pension complète. Cet âge de 67 ans n’est pas modifié par la réforme actuelle.

Ce débat sur le report de l’âge de la retraite aura suscité le refus unanime des syndicats de travailleurs, comme des oppositions de gauche, d’une partie de la droite et de l’extrême droite sur l’échiquier politique. Ce débat aura mis les nerfs à vif dans un pays où la retraite à 60 ans avait été mise en oeuvre en 1981 après l’élection de François Mitterrand, premier président de gauche de la Ve République, avant d’être reportée à 62 ans sous la présidence de Nicolas Sarkozy en 2010.

Jusqu’à son adoption, les syndicats auront organisé huit jours de grève étalés sur plusieurs mois, en plus de manifestations nationales et en régions. Un neuvième jour de grève est prévu jeudi 23 mars.

C’est qu’en plus de l’étude de la loi par le Conseil constitutionnel, il reste une dernière étape avant la mise en place de la réforme. La loi doit encore être validée par le président de la République, Emmanuel Macron. Or, des voix syndicales et politiques demandent au président Macron de suspendre l’application de cette loi.

Il y a eu des précédents, comme en 2006, quand le président Jacques Chirac avait finalement renoncé à mettre en application une loi – pourtant votée par le Parlement – prévoyant un salaire inférieur au minimum légal pour les jeunes travailleurs. Cette décision avait suivi un mouvement social important contestant cette différenciation entre le salaire minimum légal et le salaire minimum des jeunes travailleurs.