Le gouvernement français a tendu la main aux syndicats la fin de semaine dernière en se disant prêt à abandonner la mesure la plus contestée de sa vaste réforme du système de retraite.

Le premier ministre Édouard Philippe est disposé à retirer du projet de loi « l’âge pivot » qui aurait empêché les Français de toucher leur pleine pension avant l’âge de 64 ans, rapporte l’AFP. Cette mesure visait à inciter les travailleurs à prolonger leur carrière. Ceux-ci auraient pu continuer de prendre leur retraite à l’âge légal de 62 ans, mais non sans pénalité.

Le cœur de la réforme, qui consiste à créer un régime unique par points et à éliminer les régimes spéciaux dont bénéficient certaines catégories de travailleurs, demeure toutefois entier.

Cet assouplissement de la position gouvernementale divise les organisations syndicales. C’est que certaines d’entre elles sont farouchement opposées à cette notion d’âge pivot, mais adhèrent au principe de régime unique. D’autres réclament le retrait pur et simple du projet de réforme dans son ensemble. Pour ces dernières, ce geste du premier ministre est un « piège cousu de fil blanc ».

Édouard Philippe réitère toutefois que l’objectif est de revenir à l’équilibre financier. Faute d’un âge pivot à 64 ans, les différentes parties devront trouver d’autres méthodes de financement pour assurer la pérennité du système de retraite.

Patronat et syndicats s’engageront d’ailleurs bientôt dans une conférence sur l’équilibre et le financement des retraites, dont les conclusions sont attendues d’ici la fin avril. Dans le cas contraire, le gouvernement mettra le poing sur la table et l’âge pivot à 64 ans pourrait être réintroduit, a prévenu le premier ministre.

Reste à savoir si le compromis d’Édouard Philippe sera suffisant pour mettre fin au mouvement de mobilisation qui paralyse les transports français, et particulièrement parisiens, depuis plus d’un mois.