Les Québécois n’ont pas de souci à se faire concernant la pérennité de leur régime de retraite public si l’on se fie à l’évaluation actuarielle du Régime de rentes du Québec (RRQ) publiée mercredi par Retraite Québec.

Produite tous les trois ans, cette évaluation montre que le RRQ « se porte bien et que sa situation financière est rassurante ». Pour en venir à une telle conclusion, les actuaires de Retraite Québec ont réalisé une projection « basée sur un scénario raisonnable » des revenus et dépenses du régime sur une période de 50 ans, soit jusqu’en 2068. Le régime de base et le régime supplémentaire, créé le 1er janvier 2019, ont tous deux été évalués.

Les bons résultats de l’évaluation sont notamment attribuables aux revenus de placements plus élevés que prévu.

Régime de base

Plus précisément, le régime de base détenait une réserve de 73 G$ au 31 décembre 2018. Cette réserve continuera d’augmenter jusqu’à 548 G$ en 2068. En 2018, le RRQ a versé des prestations totales de 14 G$. Dans 50 ans, ces prestations atteindront 78 G$.

L’évaluation actuarielle précise que les entrées de fonds seront suffisantes pour financer les sorties de fonds pour chacune des 50 années de la projection.

Le taux de cotisation d’équilibre nécessaire pour maintenir le régime à flot se situe à 10,61 %, alors que le taux en vigueur actuellement, qui est prévu par la loi, se situe à 10,80 %. Par conséquent, aucun ajustement automatique du taux de cotisation n’est nécessaire, indique le rapport.

Plus de 70 % des entrées de fonds du régime de base proviennent des cotisations. Pour que le taux de cotisation d’équilibre soit porté à 10,8 %, il faudrait que la croissance des salaires soit inférieure à 0,2 % pour chacune des années de la période de projection de 50 ans.

Régime supplémentaire

Le régime supplémentaire nouvellement créé devrait quant à lui disposer d’une réserve de 191 G$ dans 25 ans, et de 814 G$ dans 50 ans. Il versera des prestations totales de 4 G$ en 2043, et de 27 G$ en 2068.

Contrairement au régime de base, le régime supplémentaire est entièrement capitalisé, son financement repose donc principalement sur ses actifs financiers. À long terme, 70 % des entrées de fonds de ce régime proviendront des revenus de placement.

Tout comme pour le régime de base, les entrées de fonds seront suffisantes pour financer les sorties de fonds pour chacune des 50 années de la projection. Le taux actuel prévu par la loi (2 %) est supérieur au taux de cotisation requis pour assurer le financement du régime (1,84 %). Pour que le taux de cotisation minimum requis grimpe au taux actuel, soit 2 %, il faudrait que le taux de rendement sur l’actif du régime soit inférieur de 0,3 % aux hypothèses pour chacune des 50 prochaines années.

Dans l’ensemble, l’évaluation actuarielle ne demande pas d’actions à court terme. Les taux de cotisation, tant au régime de base qu’au régime supplémentaire, peuvent demeurer au niveau actuellement prévu par la loi tout en garantissant la viabilité à long terme du régime.