Un nouveau rapport constate que pour contribuer à réduire la pénurie de main-d’œuvre, l’objectif de retenir sur le marché du travail les Québécois qui approchent de la retraite et y faire revenir ceux qui l’ont quitté n’est pas une panacée.

Les auteurs du rapport publié ce mois-ci par l’Institut du Québec rappellent d’abord que la prochaine décennie comptera plus de départs à la retraite que de jeunes entamant leur carrière et selon eux, le nombre de personnes susceptibles d’être retenues au travail ou convaincues d’y retourner va diminuer.

Les auteurs Simon Savard et Emna Braham précisent qu’un nombre important de baby-boomers ont déjà quitté le marché du travail.

Ils soulèvent d’autre part que des recherches démontrent que le succès des efforts pour convaincre des personnes de retourner au travail est très limité.

Le rapport écrit qu’il y a peu d’indications que des mesures fiscales seules pourront renverser la tendance à vouloir prendre sa retraite au moment prévu.

Le potentiel de succès repose plutôt, d’après les auteurs, sur les efforts pour limiter les départs et prolonger la vie active.

L’Institut du Québec suggère d’adapter les politiques actuelles pour exclure moins de personnes du marché du travail.

Le rapport propose ainsi aux gouvernements fédéral et provincial de soutenir la formation des travailleurs plus âgés, notamment en augmentant les incitatifs pour la formation en entreprise. Il suggère aussi de promouvoir les bonnes pratiques en gestion des ressources humaines, notamment pour permettre une meilleure conciliation vie-travail.

Enfin, les auteurs du rapport croient qu’il faut adapter les mesures actives d’aide à l’emploi, notamment en les combinant avec d’autres conseils sur la planification financière, la conciliation travail-famille ou les aspects relatifs à la santé.

L’Institut du Québec rappelle que lors des prochaines décennies, on comptera moins de travailleurs, mais que ces derniers seront également plus âgés et plus éduqués et que la proportion de femmes sera plus importante.