Alors que la pénurie de main-d’œuvre continue de sévir au Québec, les appels pour encourager les travailleurs âgés à rester plus longtemps actifs sur le marché du travail se multiplient. Le dernier en date provient de l’ancien premier ministre Jean Charest.

Dans La Presse, il soutient que le Québec doit aujourd’hui adopter des politiques aussi progressistes pour les travailleurs âgés que celles qu’il a mises en place pour les familles au cours des dernières décennies.

« L’État doit envoyer un signal pour éclairer les entreprises et les seconder en termes de fiscalité et d’incitatifs, soutient-il. Les PME ne sont pas réactives, car elles sont totalement absorbées par le travail qu’elles doivent faire chaque jour pour survivre ».

Le rôle de l’État

Jean Charest met de l’avant certaines mesures fiscales, dont la fin des pénalités pour les personnes de 65 ans et plus recevant des revenus de pensions qui occupent un emploi à temps partiel. Une bonification du crédit d’impôt pour les travailleurs d’expérience et du soutien salarial à l’embauche des travailleurs de 55 ans et plus seraient aussi les bienvenus, dit-il.

Pour encourager les gens à reporter l’âge auquel ils reçoivent le premier versement du Régime de rentes du Québec (RRQ), l’ex-premier ministre propose de renforcer les mesures incitatives, c’est-à-dire la bonification des prestations, de façon substantielle.

D’ailleurs, il estime que le gouvernement de Justin Trudeau a pris une « mauvaise décision » en revenant sur la décision du gouvernement Harper de faire passer l’âge de la retraite de 65 à 67 ans.

Jean Charest insiste également sur l’importance d’encourager les travailleurs à contribuer à leur régime de retraite d’employeur, et de rendre le système plus flexible de façon à faciliter le transfert d’un régime à l’autre lors d’un changement d’emploi. Il évoque même l’idée que l’État contribue aux régimes de retraite des employés qui s’absentent de leur emploi après la naissance d’un enfant.

Le rôle des employeurs

Selon M. Charest, le temps d’une retraite automatique et programmée à un âge précis est dépassé. Les employeurs doivent donc encourager la retraite progressive. Une bonne façon d’y arriver est d’offrir des horaires flexibles et des postes à temps partiel.

D’autres adaptations, notamment ergonomiques doivent aussi être réalisées dans les milieux de travail, particulièrement dans le secteur industriel. Le développement d’une culture de mentorat et l’offre de formation continue, qu’elle soit interne ou externe, sont aussi essentielles pour convaincre les employés âgés de prolonger leur carrière, affirme-t-il.