Et si la crise financière de 2008, l’une des plus violentes depuis celle de 1929, n’était qu’un simple avertissement?

C’est la crainte exprimée par Jean-Michel Naulot, ex-banquier français et ancien membre de l’Autorité des marchés financiers en France, dans son plus récent livre Éviter l’effondrement. Dans ces pages, il pointe notamment du doigt la responsabilité des dirigeants et leur immobilisme face aux marchés.

En entrevue à France info, il déplore une détérioration de la situation depuis deux ou trois ans. Il critique la Banque centrale américaine (Fed) pour avoir tant tardé à augmenter ses taux d’intérêt, alors que selon lui, le retour de la croissance américaine et l’inflation sous contrôle permettaient de le faire.

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Il en a aussi contre la Banque centrale européenne (BCE) et sa politique de rachat massif de dette, qu’il qualifie de « morphine monétaire », ainsi que contre une réforme des marchés financiers qu’il juge trop molle et marginale, alors qu’une mise au pas plus sévère s’imposait.

Jean-Michel Naulot craint aussi le contexte économique mondial. La croissance est au ralenti pour des raisons non pas conjoncturelles, mais structurelles, notamment liées à la révolution numérique, rappelle-t-il. En parallèle, la dette mondiale, publique comme privée, bat des records historiques. La dette mondiale publique a bondi de moitié depuis 2000, une tendance qui va en s’accélérant. Des ingrédients pouvant générer une crise, juge-t-il.

Pour lui, 2008 était un avertissement, mais les dirigeants ont fait la sourde oreille. Pire, ils tiennent un double discours quant à la régulation du secteur financier. Cela pourrait avoir des conséquences graves en cas de soubresaut du marché, conclut-il.

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