Les caisses de retraite canadiennes n’investissent pas suffisamment dans les marchés d’actions au pays, selon un expert de Desjardins.

Le sous-investissement des caisses de retraite canadiennes dans leur propre pays prive les entreprises locales de capital, et il les expose à des prises de contrôle étrangères, affirme François Carrier, le responsable des marchés de capitaux du groupe Desjardins, en entrevue avec Bloomberg.

Ce manque d’investissement enlève beaucoup de liquidités du marché, ce qui a un impact sur les valorisations et sur la capacité de croître et de prospérer comme entreprise publique, a-t-il déclaré.

L’Office d’investissement du Régime de pensions du Canada (OIRPC) investit 12 % de son capital dans des actifs nationaux, alors que cette portion s’élevait à 70 % en 2001.

Lorsque les entreprises canadiennes ne peuvent pas accéder aux capitaux ni obtenir des valorisations adéquates, la porte s’ouvre à des offres d’acquisition agressives, souvent de la part de sociétés étrangères, s’inquiète François Carrier.

Le marché canadien des introductions en bourse est au ralenti, avec peu de levées de capitaux et un manque de possibilités de financement pour les entreprises en croissance. Dans ce contexte, le rôle des investisseurs institutionnels devient crucial, souligne François Carrier, qui suggère que les caisses de retraite canadiennes devraient être davantage incitées à investir dans les actifs nationaux.

En mars, plus de 90 dirigeants d’entreprises ont signé une lettre ouverte adressée à la ministre des Finances Chrystia Freeland et à ses homologues provinciaux, pour réclamer un changement des règles afin d’encourager les caisses de retraite canadiennes à investir davantage au pays. Un comité dirigé par Stephen Poloz, l’ancien gouverneur de la Banque du Canada, étudie actuellement les possibilités d’inciter les gestionnaires de caisses de retraite à investir davantage au Canada.