La hausse des taux accélère les transferts de risque

Les banques centrales des pays industrialisés ont déjà relevé plusieurs fois leurs taux d’intérêt en 2023. C’est le cas de la Réserve fédérale américaine, qui en est à cinq augmentations cette année, afin de lutter contre l’inflation.

Or, quand les taux d’intérêt augmentent, le passif des régimes à prestations déterminées (PD) diminue. Ce passif est basé sur les rendements des obligations de sociétés à long terme: le passif diminue quand les taux obligataires augmentent. Aux États-Unis, les rendements des obligations d’entreprises à long terme ont atteint 4,7 % à la fin du mois d’août, contre 2,58 % il y a un an, selon Mercer, cité par le Wall Street Journal.

Cette augmentation a nettement amélioré le financement des régimes de retraite depuis un an. Les régimes PD des entreprises du S&P 500 étaient financés à 101 % au 31 août, soit 6 points de plus qu’un an plus tôt.

Et ce n’est pas fini… Les taux d’actualisation devraient encore augmenter, améliorant mécaniquement les niveaux de financement des régimes.

Ce phénomène crée un momentum pour les entreprises qui entendent se décharger de leurs obligations et des risques en matière de retraite. En effet, pour transférer leurs obligations à un tiers, partiellement ou en totalité, ces entreprises doivent disposer d’un régime de retraite entièrement financé.

Ces mêmes entreprises pourraient donc accélérer les achats de rentes collectives dans les mois à venir, avant que les taux d’intérêt se stabilisent ou diminuent.

Déjà, les entreprises américaines ont transféré 17,1 milliards $ US de risques liés aux pensions au cours des six premiers mois de l’année, contre 8,7 milliards $ US au cours de la période de l’année précédente, d’après Aon. Le deuxième semestre, habituellement riche en transferts, pourrait voir s’accélérer ce mouvement.