Les hommes ont une forte probabilité de survivre aux femmes, en particulier les femmes mariées et les diplômées. 

L’idée que les hommes ne vivent pas aussi longtemps que les femmes pourrait bien être à revoir, révèle une analyse publiée par la revue BMJ Open, et relayée par Medical Xpress.

L’analyse, basée sur deux siècles de données, montre que de 25 à 50 % des hommes ont survécu aux femmes. Derrière le portrait global de l’espérance de vie supérieure des femmes se cacheraient des exceptions relativement importantes.

« Toutes les femmes ne survivent pas aux hommes, même si une majorité le fait. Mais la minorité qui ne le fait pas n’est pas petite », résument les chercheurs dans l’étude.

Entre 25 % à 50 % des hommes ont survécu aux femmes au cours des 200 dernières années, ce qui remet en question l’idée selon laquelle les hommes ne vivent tout simplement pas aussi longtemps que les femmes.

Dans les pays développés, la probabilité que les hommes vivent plus que les femmes a diminué jusqu’aux années 1970, avant d’augmenter progressivement dans toutes les populations. Les différences entre les sexes ont évolué en fonction de comportements tels que le tabagisme.

Dans les années récentes, la différence s’est amenuisée au point qu’entre 2015 et 2019, la probabilité que les hommes vivent plus que les femmes était de 40 % dans l’ensemble de la population américaine.

Mais ce taux cache des disparités. La probabilité que les hommes mariés vivent plus longtemps que les femmes était de 39 %, mais elle se limitait à 37 % pour les hommes non mariés. Quant à ceux qui avaient un diplôme universitaire, leur probabilité de vivre plus que les femmes s’élevait à 43 %, contre seulement 39 % pour ceux qui n’avaient pas de diplôme d’études secondaires.

Les chercheurs ont notamment identifié un phénomène particulier: au sein des couples, chacun influence la santé de l’autre, et cela est particulièrement vrai pour les hommes. Ceux-ci bénéficient plus que les femmes d’une relation stable.

Dans leur étude, les chercheurs ont utilisé une approche statistique particulière – la statistique de « survie » – pour étudier les différences entre les sexes dans les décès chez 199 populations de tous les continents sur une période de 200 ans. Cette statistique mesure la probabilité qu’une personne d’une population ayant un taux de mortalité élevé survive à une personne d’une population ayant un faible taux de mortalité.

Cette méthode évite certains biais qui s’appliquent à l’espérance de vie à la naissance. Par exemple, dans la plupart des pays, les bébés garçons meurent plus fréquemment que les bébés filles. Ce fait vient renforcer l’idée que les hommes vivraient moins que les femmes.