L’Allemagne s’apprête à s’endetter et à avoir recours aux marchés financiers pour maintenir le revenu de ses retraités. 

Chacun des grands pays d’Europe apporte sa propre réponse à la problématique du financement du système de retraites.

Quand le Royaume-Uni encourage les caisses de retraite à élever leur exposition au risque pour obtenir de meilleurs rendements, et lorsque la France reporte l’âge de la retraite, l’Allemagne se dirige vers une alternative à ces choix.

C’est que l’Allemagne est aux prises à un écart grandissant entre le montant des salaires et celui des retraites. Or, l’avenir n’est guère porteur d’espoir de ce point de vue, puisque le pays subit le recul de sa natalité depuis des décennies et un vieillissement accéléré de sa population. Seule l’immigration lui permet de voir sa population continuer à croître.

Le gouvernement allemand entend pourtant garantir un niveau de pension d’au moins 48 % du salaire moyen jusqu’à la fin des années 2030, rapporte Reuters. Ce taux doit permettre aux retraités de maintenir leur niveau de vie après la retraite.

L’Allemagne va donc mettre en place un régime de retraite supplémentaire qui investira sur les marchés financiers. Ce dispositif sera financé par le budget fédéral. D’ici 2036, le gouvernement entend avoir amassé un capital de 200 milliards d’euros – soit près de 300 milliards de dollars -, accumulé par l’endettement.

Les rendements doivent permettre de distribuer annuellement 10 milliards d’euros au régime de retraite.

Mais le gouvernement fédéral ne sera pas le seul à contribuer au maintien du système de retraite. À partir de 2028 et jusqu’en 2035, les cotisations passeront progressivement de 18,6 % à 22,3 %. Ces taux de cotisation n’avaient pas évolué depuis 2018.