L'équipe de l'Université de Calgary a remporté l'édition 2018 du McGill International Portfolio Challenge.

Pour une deuxième année consécutive, des étudiants en finance du monde entier se sont affrontés le mois dernier dans le cadre du McGill International Portfolio Challenge (MIPC). Leur mission : élaborer une stratégie pour remettre sur pied un régime de retraite en bien mauvaise posture.

« Le concours a pris de l’ampleur cette année. Nous avions 90 équipes, 32 juges et davantage de commanditaires que lors de notre première édition », indique Sébastien Betermier, professeur de finance à l’Université McGill et instigateur de la compétition. C’est dans le cadre de l’un de ses cours qu’il a conçu la mise en situation du concours de cette année avec ses étudiants.

Alors que l’an dernier, les participants devaient trouver la meilleure façon de renflouer le régime de retraite à prestations déterminées d’une entreprise canadienne fictive, ils devaient cette fois-ci s’attaquer à la situation délicate d’un régime de retraite du secteur public américain.

Un régime au pied du mur

Les équipes ont ainsi eu deux mois pour trouver comment assurer la viabilité de VanPERS, le régime de retraite des employés d’un État américain fictif. Avec un ratio de capitalisation de seulement 78,4 %, VanPERS est au pied du mur. Les employés craignent de ne pas recevoir les prestations promises, alors que le gouvernement de l’État et les municipalités estiment que les injections de fonds nécessaires pour maintenir le régime à flot sont devenus trop importantes.

« La thématique du concours était très différente cette année. Les régimes du secteur public aux États-Unis sont beaucoup plus sous-financés qu’au Canada, et les défis liés à leur gouvernance sont immenses. Parmi les bénéficiaires, il y a des enseignants, des policiers, des pompiers et l’ensemble des employés des différentes municipalités de l’État », explique Sébastien Betermier.

Les concurrents ont aussi dû composer avec le cadre réglementaire américain et s’assurer de respecter la politique d’investissement responsable du régime.

Voir au-delà des stratégies d’investissement

Alors que la première édition du MIPC était surtout axée sur la gestion d’actif, la thématique de cette année avait pour objectif d’inciter les équipes participantes à aborder la gestion d’un régime de retraite de façon beaucoup plus globale.

Outre les stratégies d’investissement, elles ont proposé certaines solutions liées à la structure du régime, par exemple réduire légèrement les prestations pour les employés nouvellement embauchés, mettre en place un régime hybride ou encore donner la possibilité aux employés d’obtenir la valeur de leurs droits accumulés en renonçant à leurs prestations garanties.

« Les meilleures équipes ont compris qu’ils ne parviendraient pas à régler le problème seulement en travaillant sur la répartition de l’actif. C’était mathématiquement impossible. Ils devaient pousser la réflexion plus loin », souligne Sébastien Betermier.

Au terme de la phase finale de la compétition, qui s’est déroulée à l’Université McGill au mois de novembre, les juges ont donné la victoire à l’équipe de l’Université de Calgary. Elle est repartie avec un prix de 25 000 $, tandis que les quatre autres équipes finalistes se sont partagé un chèque de la même valeur.