Les marchés boursiers ont de nouveaux plongé lundi, malgré les nouvelles baisses de taux annoncées par la Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine. Partout dans le monde, les caisses de retraite écopent.

Le plus important régime de retraite des Pays-Bas, ABP, a prévenu lundi ses retraités qu’il devrait réduire le montant des prestations en 2021 dans la foulée d’une chute de plus de 5 % du niveau de solvabilité du régime en moins d’un mois. ABP gère 459 milliards d’euros pour certains groupes d’employés de la fonction publique néerlandaise, rapporte Reuters.

Il faut dire que les règles de provisionnement des régimes de retraite au Pays-Bas sont parmi les plus strictes du monde. Si le ratio de couverture passe sous la barre des 95 %, les régimes doivent réduire les prestations. À la fin du mois de février, le ratio de solvabilité d’ABP se situait à 88,7 %.

L’an dernier, le gouvernement a toutefois décidé d’assouplir temporairement ces règles face à la colère des retraités et des syndicats.

Un important régime de retraite australien, UniSuper, a pour sa part annoncé suspendre indéfiniment son programme de prêts d’actions auprès des vendeurs à découvert, et rappellera toutes les titres actuellement prêtés.

Le régime dont l’actif atteint 53 G$ US estime que les ventes à découvert contribuent à l’efficacité du marché en temps normal, mais que ce n’est pas le cas en ce moment. « Nous sommes maintenant dans un marché en proie à la panique et nous pensons qu’il est dans le meilleur intérêt de promouvoir un marché plus ordonné en restreignant la possibilité de vendre à découvert », a déclaré John Pearce, directeur des investissements à UniSuper.

La caisse de retraite se dit bien consciente que pour que cette mesure soit efficace à l’échelle des marchés, d’autres investisseurs institutionnels devraient suivre une voie similaire.

Une récession presque inévitable

Durement touchée par la pandémie de COVID-19 et la chute des prix du pétrole, l’économie canadienne pourra difficilement échapper à une récession plus tard cette année, soutiennent les économistes de RBC.

Selon leurs prévisions, l’économie va croître de 0,8 % au premier trimestre, à un rythme annualisé, avant de se contracter aux deuxième (-2,5 %) et troisième (-0,8 %) trimestres de l’année.

Les analystes de CIBC sont encore plus pessimistes, alors qu’ils anticipent une contraction de 3,0 % au deuxième trimestre, et de 3,4 % au troisième trimestre. « Les Canadiens ne vont pas vraiment sortir magasiner et la confiance des entreprises ne reviendra pas en force tant que le virus ne sera pas sous contrôle ou que nous aurons un meilleur traitement ou un vaccin », indique la banque, tout en précisant que les mesures de relance fiscale et monétaire récemment annoncées amortiraient la baisse.

Malgré le vent de grande incertitude qui souffle sur les marchés financiers, la plupart des investisseurs canadiens (90 %) n’ont pas cédé à la panique et n’ont pas encore apporté de changements à leurs placements, révèle un sondage de CIBC. Un peu moins de la moitié des épargnants se disent néanmoins préoccupés par la récente volatilité, une proportion qui est légèrement plus élevée chez les personnes de 55 ans et plus.