Les régimes de retraite canadiens sont-ils surexposés à certains secteurs, ce qui nuit à leurs rendements? C’est ce que suggère un rapport de l’agence de notation Fitch Ratings.

La crise causée par la pandémie de COVID-19 aurait ainsi mis en lumière les positions « démesurées » de certaines caisses de retraite dans des secteurs comme le tourisme, l’hôtellerie, le commerce de détail et l’énergie, tous frappés de plein fouet au cours des derniers mois.

Alors que la Caisse de dépôt et placement du Québec et l’Office d’investissement du Régime de pensions du Canada (OIRPC) avaient une exposition comparable à l’immobilier, soit environ 2,6 % de leur actif net, à la fin de l’année 2019, la Caisse avait une exposition plus limitée aux grandes sociétés technologiques, qui ont dominé la reprise des marchés au deuxième trimestre. La Caisse a également indiqué que ses résultats du premier semestre de l’année 2020 ont été affectés par le recul majeur de certains titres québécois à forte capitalisation.

Investissements PSP et la British Columbia Investment Management Corporation (BCI) avaient pour leur part une exposition à l’immobilier comparable d’environ 2,2 % de leur actif net au cours de leur exercice précédent.

Une position somme toute enviable

Néanmoins, l’agence de notation ne s’attend pas à ce que les régimes encaissent des pertes aussi considérables que lors de la crise de 2008, puisque leur exposition aux secteurs durement touchés par la pandémie demeure largement inférieure à leur exposition au secteur financier à l’époque. Fitch rappelle que les grandes caisses de retraite canadiennes avaient enregistré des pertes d’environ 18 % lors de la crise financière.

Les solides rendements historiques obtenus par les grandes caisses de retraite canadiennes demeurent soutenus par leurs stratégies d’investissement à très long terme. Cela leur donne la latitude nécessaire pour traverser des périodes plus difficiles sans être forcées de vendre des actifs dépréciés.

En juillet, Fitch a d’ailleurs maintenu sa cote AAA avec perspectives stables accordée à la Caisse de dépôt et placement du Québec et à OMERS. La firme avait alors souligné la capacité des deux investisseurs institutionnels à ajuster leur taux de cotisation et la « nature captive » de leurs entrées de fonds.

Fitch a également noté que les performances à long terme pourraient être renforcées par la capacité des caisses de retraite à tirer parti des occasions d’investissement qui émergeront dans les mois à venir. Cela dit, elles sont confrontées à un environnement d’investissement concurrentiel qui rend plus difficile l’identification de placements attrayants à grande échelle.

« La performance à long terme des fonds dépendra de la composition de l’actif, qui est largement influencée par l’horizon de placement et le niveau de risque, la volatilité future des marchés et la vitesse et la trajectoire de la reprise économique », a déclaré l’agence de notation.